AG2R La Mondiale : Les défis de Bruno Angles
A compter de ce 2 mai, Bruno Angles est officiellement le directeur général d'AG2R La Mondiale. Un nouveau chapitre s'ouvre pour le groupe de protection sociale.
Depuis un an et son arrivée au sein d'AG2R La Mondiale, Bruno Angles arpente le groupe. « Un bon dirigeant doit avoir deux qualités essentielles à mon sens : écouter et décider, estime le nouveau directeur général d'AG2R La Mondiale. Ces 12 derniers mois j'ai effectué 17 déplacements dans les différents sites du groupe, j'ai rencontré beaucoup de collaborateurs et les représentants du personnel. Et j'ai pu bénéficier de la connaissance exceptionnelle d'André Renaudin dont je tiens à saluer l'incroyable engagement depuis une quinzaine d’années ».
59M d'euros d'économies
Après cette phase d'écoute, place aux décisions mises en œuvre à l'aune de trois défis. « En premier lieu nous tiendrons nos engagements budgétaires gages de compétitivité, mais également de crédibilité vis-à-vis du régulateur », pointe Bruno Angles. L'effort porte sur 59M d'euros pour boucler un budget 2022 de 967M d'euros.
Quelque 12M d'euros ont déjà été trouvés au dernier trimestre 2021 et la moitié des 47M d'euros restants sont sécurisés. Il manque donc une vingtaine de millions d'euros à grappiller. « Nous étudions des réductions de coûts notamment sur nos prestataires externes ou encore les déplacements et les séminaires. Et je le dis très clairement, aucun PSE n'est envisagé », affirme le dirigeant.
L'équation est d'autant plus compliquée que parallèlement, Bruno Angles souhaite « changer de braquet » sur les systèmes d'information et le digital pour améliorer l'expérience client et le qualité de vie au travail des collaborateurs du groupe. « Nous ne sommes pas assez efficaces et c'est parfois frustrant », souligne-t-il.
Redresser AG2R Prévoyance
Mais le plus gros défi qui attend Bruno Angles est sans conteste le redressement d'AG2R Prévoyance. Ces 10 dernières années, l'institution de prévoyance a accumulé 400M d'euros de perte quand La Mondiale engrangeait les bénéfices. Une situation source de fracture et à l'origine de dissensions en interne par le passé. C'est Philippe Dabat, récemment nommé directeur général d'Arpege Pévoyance, l'autre IP du groupe, qui s'attellera à cette lourde tache. « Nous avons bâti un plan ambitieux pour dégager à horizon 2025, un gain de 130M d'euros », détaille Bruno Angles. Le principal levier est celui de la tarification. « Il faut faire converger les chargements et les frais. Et vendre nos garanties au juste prix ».
Philippe Dabat conserve donc son périmètre assurances de personnes au sein d'un comité de direction générale remanié à la marge côté casting, mais en profondeur sur les fonctions. Philippe Dabat perd ainsi Arial CNP. « Il doit être pleinement focalisé sur le redressement d'AG2R Prévoyance et le développement de notre pôle mutualiste », argue Bruno Angles. Isabelle Hébert devient directrice de la distribution omnicanale et de la relation client. Le périmètre de David Simon, en charge des investissements, des finances et des risques n'évolue pas. Ni celui de Claire Silva, en charge des ressources humaines.
Deux arrivées au comité de direction générale
En revanche, Jean-Marc Robinet étend ses fonctions à la direction générale adjointe en charge de l'opérationnel, de la performance et des transformations. Béatrice Willems, en plus de sa mission de directrice de cabinet de Bruno Angles et de la communication, hérite de l'évènementiel ainsi que des nouveaux métiers et services comme Domitis. Benoît Courmont récupère Arial CNP en sus de l'épargne et de la clientèle patrimoniale. Enfin, Philippe Da Costa prend la fonction de délégué général à l'ESS, à la RSE, aux branches professionnelles, aux pôles et à l'animation des territoires.
Le comité de direction générale accueille deux petits nouveaux. Pascal Martinez, en provenance de Covéa devient DSI. Le secrétariat général est quant à lui confié à François Rubichon, ancien conseiller social de Jean-Pierre Raffarin quand il était Premier ministre, ou encore ancien numéro 2 d'Aéroport de Paris. Son périmètre intègre la direction des affaires publiques, les relations institutionnelles, le fondation du groupe ainsi que la RSSI.
Acquisitions et rapprochements en vue ?
A côté de ce comité de direction générale, un comex jeune voit le jour. « Il est constitué de 16 jeunes talents prometteurs du groupe. 8 femmes et 8 hommes qui nous serviront d'aiguillon pour ne pas passer à côté d'opportunités », explique le nouveau patron.
Et d'opportunités, il va en être question dans les prochaines semaines. Le plan d'entreprise 2023-2025, en cours d'élaboration, prévoit d'accélérer sur l'épargne-retraite, à travers, notamment, des acquisitions. Le GPS compte par ailleurs explorer de nouveaux marchés comme l'IARD. « Ce n'est pas parce que Matmut s'est arrêté qu'il ne faut pas poursuivre notre diversification ». Un projet sur le même modèle qu'avec Matmut, un partenariat sans rapprochement ou encore le rachat d'une insurtech... Toutes les pistes sont encore sur la table. Bruno Angles commence à peine à écrire les premières lignes de son chapitre.
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