Réunis à Disneyland en fin de semaine dernière, les agents généraux Gan Assurances ont élu Jean-Louis Castell à la présidence du Snagan. L’occasion de faire passer plusieurs messages forts à la mandante et d’engager une nouvelle mandature sous le signe du terrain.

Sans surprise, Jean-Louis Castell est le nouveau président du Snagan. Seul candidat en lice comme nous le révélions dans nos colonnes, il a été élu vendredi dernier à l’unanimité (373 voix en sa faveur sur les 373 votants) pour un mandat de trois ans lors de l’assemblée générale élective du syndicat des agents généraux de Gan Assurances réunis à Disneyland pour l’occasion.

Sur scène, quelques minutes plus tôt, le président sortant Jean-Luc Vidal est revenu sur ses deux dernières mandatures placées sous le signe d’un redressement technique ardu des résultats du réseau et d’une transformation informatique (Ideogan) accouchée dans la douleur. « Je suis heureux de passer la main dans l’unité, déclare celui qui a fait passer le taux d’adhésion du syndicat de 65 à 77% ces 6 dernières années. J’ai confiance, je sais que nous serons protégés et que la nouvelle équipe saura défendre les vrais sujets ».

L’occasion également pour ce dernier de rappeler les points de divergences qui demeurent avec la compagnie. Entre exigences de reportings commerciaux, recherche de « clients rentables » et outils informatiques encore mal adaptés aux affaires « trapues », Jean-Luc Vidal a également dénoncé la politique des taux d’entrée et de sortie des clients en portefeuille.

Objectif solde net positif

Après le passage de Pascal Chapelon, président d’Agéa, venu expliquer le rôle et les sujets de préoccupation de la fédération des syndicats d’AGA, Claude Zaouati, directeur général de Gan Assurances, est monté sur scène. Il a commencé par remercier l‘ancien bureau et félicité le nouveau président du Snagan et son équipe. Puis, le patron de la compagnie a lui aussi fait passer quelques messages. « Certes, nous avons retrouvé le chemin de la rentabilité dans la douleur, par des hausses tarifaires et des diminutions de portefeuilles. Mais nous avons maintenu notre chiffre d’affaires et donc vos commissions. Entre 2016 et 2021, les commissions moyennes du réseau ont augmenté de 20% et les commissions par agent de 7% », explique-t-il avant d’ajouter « nous sommes en passe de retrouver un solde net positif de clients à fin 2022, comme nous l’avions prévu ».

Autre sujet mis sur la table, celui des délégations « pour lequel il y a un travail de synergies à faire entre agents et compagnie. Plus on peut faire de choses auprès du client mieux c’est, mais il est important d’évaluer et de contrôler dans le temps le niveau de compétences des agents pour qu’ils puissent bénéficier de délégations différenciées et adaptées », explique ce dernier, avant que Christian Cochennec, directeur général adjoint de GMA (Groupama Assurances Mutuelles), ne lui emboîte le pas.

"Notre modèle est le bon"

Enfin, ce fut à Jean-Louis Castell de monter sur scène pour prononcer son discours d’intronisation. Et le moins que l’on puisse dire c’est que le nouveau président du Snagan, a fait une première sortie remarquée.

L’agent de Fleurance (Gers) s’est d’abord lancé dans une tirade anticipative décrivant la journée parfaite d’une agence Gan au 1er janvier 2023, entre informatique qui fonctionne, réponses instantanées du siège au téléphone et outils de comptabilité performants… Sous les rires et les applaudissements de l’auditoire, Jean-Louis Castell a ensuite musclé ses messages à destination de l’état-major de sa mandante.

« Soignez tous nos clients en portefeuille car ils sont notre bien commun le plus précieux », a t-il lancé en demandant à ce que soient repensées et complètement libérées les enveloppes commerciales. « Nous devons retrouver du plaisir au travail, retrouver de la rentabilité et notre liberté d’expression car l’agent général ne craint personnes ». Et le président du Snagan de s’interroger ensuite sur le développement des risques climatiques, « les mutualistes seront-ils les seuls à l’avenir à porter des risques consommateurs de fonds propres ? ».

Enfin, en guise de conclusion, Jean-Louis Castell a rappelé que « le contrat appartient à la compagnie et le client appartient à l’agent général. Mettre la pression sur les AGA n’est pas une bonne technique. Nous accompagner avec de nouveaux moyens pour nous développer et nous démarquer est absolument nécessaire. Notre modèle est le bon, il est même le meilleur et a un très bel avenir ».