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AIG réduit ses dettes mais n'est pas encore sorti d'affaires

mercredi 2 décembre 2009
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L'ex-numéro un mondial de l'assurance, AIG, a fait un pas significatif pour réduire sa dette mardi mais, loin d'être sorti d'affaires, il reste dans le collimateur du gouvernement auquel il doit encore 60 milliards de dollars.

AIG a annoncé mardi qu'il avait réduit de 25 milliards de dollars sa dette envers la Fed de New York en lui cédant en échange une part de ses filiales d'assurance-vie internationales (BIEN internationales) ALICO et AIA. "AIG continue à respecter sa promesse de rembourser le peuple américain", a commenté Bob Benmosche, directeur général du groupe.

L'assureur a placé ces deux entités dans des structures indépendantes ("special purpose vehicles", ou "SPV") afin de préparer leur entrée en Bourse ou leur cession, ce qui permettra à la Fed de New York de se rembourser d'une partie des aides accordées à AIG.

Ces annonces ont fait bondir l'action AIG (+11,48% à 31,66 dollars à 17H15 GMT) après une chute de 15% la veille.

Aujourd'hui nationalisé à 80%, l'assureur devra encore rembourser 60 milliards de dettes aux pouvoirs publics, dont 17 milliards à la Fed de New York et 43 milliards au Trésor. Au total, les aides gouvernementales pour sauver AIG de la faillite se sont élevées à 182 milliards de dollars, dont une partie de facilités de crédits qui n'a pas été utilisée totalement.

Le gouvernement a réellement déboursé 121 milliards pour sauver AIG, mais une partie de ces aides, en achat d'actions, n'est pas remboursable par l'assureur. La Fed de New York a notamment injecté quelque 40 milliards de dollars dans les activités les plus déficitaires d'AIG, comme les titres adossés à des prêts hypothécaires, qui ont depuis été sorties du bilan de l'assureur et placées dans celui de la Fed.

Afin de rembourser ses dettes, l'assureur continue de simplifier sa structure opaque qui comprenait jusqu'à l'an dernier 200 sociétés opérant dans 130 pays.

Entre janvier et octobre, il a vendu pour 5,6 milliards de dollars d'actifs. Il cherche aussi à lever des fonds pour sortir d'affaires sa filiale en difficultés ILFC, premier loueur d'avions du monde, et envisage notamment la vente d'une partie de sa flotte.

AIG étudie aussi les options possibles pour deux autres filiales en

difficulté, United Guaranty (assurance sur prêts hypothécaires), qui pourrait être vendue, et American General Finance (prêts à la consommation).

Ce processus de restructuration entraînera "une volatilité dans les résultats des prochains trimestres" a prévenu M. Benmosche mardi, comme la moins-value de 1,4 milliard de dollars au quatrième trimestre liée à la vente de la filiale taïwanaise Nan Shan.

Outre ses finances, AIG doit aussi restaurer sa réputation. L'assureur a déclenché le courroux du Congrès et de l'opinion publique américaine en mars en versant 165 millions de dollars de primes à certains cadres d'AIG malgré son coûteux renflouement.

Depuis, le gouvernement serre la vis sur les salaires des dirigeants du groupe, par l'intermédiaire de Kenneth Feinberg, "superviseur spécial" du Trésor chargé du contrôle de la paie dans les entreprises les plus renflouées par l'Etat.

M. Feinberg a prévu de réduire de 90% la rémunération en espèces des 25 dirigeants les mieux payés de ces entreprises et devrait s'attaquer prochainement aux 75 plus hauts salaires suivants. Des mesures ayant "profondément frustré" le patron d'AIG, qui aurait même menacé de démissionner, selon le Wall Street Journal.

Mais toujours d'après le Wall Street Journal, M. Benmosche a rendu les armes et s'est engagé à rester à la tête d'AIG. L'assureur a indiqué qu'il recevrait un salaire annuel de 3 millions de dollars, plus 4 millions en actions.

New York, 1 déc 2009 (AFP)

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