Antoine Parisi (Europ Assistance) : "Nous venons d’obtenir notre licence au Canada"

mardi 12 décembre 2023
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INTERVIEW – Pour News Assurances Pro, Antoine Parisi, CEO d’Europ Assistance, fait le point sur l’activité de la société d’assistance du groupe Generali et sur ses perspectives de développement. Entre ambitions canadiennes et développement en Asie, le dirigeant revient également sur les différents métiers adressés par le groupe.

Pouvez-vous nous communiquer quelques chiffres clés sur les 9 premiers mois de l’exercice 2023 ?

Nous allons boucler l’exercice 2023 à environ 3,3Md d’euros de chiffre d’affaires, soit une progression de 20% par rapport à l’an dernier où nous avions déjà fait croître notre CA de près de 50% sur un an. Nous récoltons finalement les fruits de notre politique de prise de parts de marché engagée en 2020, qui avait été masquée par la crise Covid mais qui est le moteur de notre croissance rentable.

Nous avons, durant cette période de confinement, réalisé plusieurs acquisitions intéressantes, dont celles des activités de Mapfre Insurance Services en Australie. Cette opération, qui a été conclue en visioconférence, est un pari réussi puisque nous sommes désormais le 5ème assureur voyage du pays. Alors même que nous sommes sortis de Russie, de Turquie et d’Afrique du Sud ces dernières années, nous avons développé une « route de la soie inversée » en rachetant les activités de Mapfre au Moyen-Orient et celles d’Axa Partners en Asie. Nous sommes également présents à Hong Kong, en Inde et en Asie du Sud-Est, et notre dynamique est telle dans cette région que nous anticipons déjà une croissance d’activité annuelle à deux chiffres.

Comment est réparti aujourd’hui le chiffre d’affaires de l’entreprise ?

Nous raisonnons d’abord par métiers. Le voyage (qui regroupe assurance et assistance voyage) est aujourd’hui notre principale activité, devant la mobilité (assistance auto/moto) et les services d’assistance à la personne (qui regroupent l’habitation, la santé, l’assistance aux seniors, la conciergerie et le cyber). Mais nous raisonnons également par zones géographiques. Les États-Unis sont aujourd’hui notre marché principal devant la France et l’Italie.

Où en est votre demande d’extension géographique au Canada ?

Nous avons obtenu la semaine dernière notre licence d’assureur et donc notre autorisation à opérer en propre dans le pays. Le Canada est le deuxième marché mondial d’assurance voyage derrière les États-Unis, mais il est plus orienté sur l’assistance médicale. C’est notamment à cause de ce que l’on appelle les « snow birds », ces retraités qui migrent pendant 6 mois de l’année en Floride ou à Cuba pour échapper à l’hiver. Le besoin d’assistance médicale pour ces derniers est donc très important.

Le Canada représente un important relai de croissance stratégique pour Europ Assistance (qui revendique aujourd’hui entre 25 et 40% de parts de marché en Europe et 15% aux USA). Notre objectif d’ici 3 à 5 ans est d’être dans le top 5 des assisteurs du pays avec pour ambition de faire passer le Canada dans le top 5 des pays du Groupe.

Deux ans après le démarrage opérationnel du partenariat avec Crédit Agricole Assurances, quel bilan en tirez-vous ?

C’est une opération pleinement réussie. La transition a été bien préparée avec un process d’« onboarding » qui a duré près d’un an et l’ouverture de deux nouveaux sites à Angers. Aujourd’hui, la qualité de service atteint des niveaux record et Europ Assistance France garde plus que jamais une activité tournée vers l’extérieur. L’entité tricolore a d’ailleurs doublé de taille ces derniers mois en remportant nombre de nouveaux appels d’offres.

Quid de vos activités partenariales en marque blanche ? Ont-elles vocation à évoluer ces prochains mois ?

90% de l’activité d’Europ Assistance est aujourd’hui réalisée en marque blanche. La part générée par le groupe Generali représente environ 10% et elle devrait prochainement se stabiliser aux alentours de 5%, proportionnellement au développement de nos activités sur de nouveaux marchés. Cette orientation vers l’extérieur nous rend plus forts car nous ne dépendons pas des marges réalisées avec notre maison-mère.

Les 10% restants sont générés par les réseaux de distribution, le BtoC et le direct pour lesquels nous servons nos clients sous notre marque. Cela nous permet d’avoir un accès direct au client final et, par exemple, de tester des innovations. Notez qu’en dehors des marchés français, belge et italien où la marque Europ Assistance est connue de tous, nous opérons dans d’autres pays sous d’autres bannières telles que Generali Global Assistance aux USA et InsureandGo en Australie.

Quelles sont vos perspectives de développement par activités à 12/18 mois ?

Nous avons un très gros axe de développement sur une large bande asiatique (entre Dubaï et Sydney) pour les cinq prochaines années. Notre but est de pouvoir nous y établir comme un leader incontournable.

Nous avons par exemple d’importantes ambitions en Inde, marché qui découvre son appétence à l’assistance et où, sur 1,5 milliard d’habitants, la classe moyenne (éduquée, qualifiée et qui voyage) est d’environ 400 millions de personnes.

Quelle est aujourd’hui votre politique en matière d’acquisition/prise de participations ?

Sur les acquisitions, nous ne nous refusons rien. Nous examinons toutes les opportunités sectorielles ou géographiques qui pourraient venir renforcer le leadership du groupe.

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