Assurance dépendance : 4,8 millions de personnes couvertes en 2016
Alors que le gouvernement doit présenter une loi sur la dépendance en 2019, une étude de la Drees estime qu'uniquement 4,8 millions de personnes étaient couvertes par une assurance dépendance dédiée en 2016.
Alors qu'en 2040 il y aura 2 millions de personnes en perte d'autonomie en France, l'assurance dépendance peine à convaincre. Pourquoi un tel manque d'intérêt ? Les diverses tentations des pouvoirs publics d'introduire un cinquième risque de la Sécurité sociale ont créé un certain attentisme, même si l'Etat ne pourra pas prendre en charge seul le coût de la dépendance, qui était de 30 milliards d'euros par an en 2014.
Pour la première fois, la Drees fournit une estimation sur le nombre de personnes couvertes contre la perte d'autonomie par une assurance privée. En 2016, uniquement 4,8 millions de Français étaient couverts par une assurance dépendance dédiée et 2,7 millions de Français l'étaient par une garantie accessoire adossée à un contrat santé.
En 2016, l'assurance dépendance spécifique coûtait en moyenne 215 euros de cotisation par an pour une rente annuelle moyenne de 5.680 euros en cas de survenue de l'État de dépendance. Sur les 4,8 millions de souscripteurs, il y avait 70.000 bénéficiaires en 2016.
L'assurance dépendance adossée à un contrat santé, comme par exemple celle proposée par certaines mutuelles de la fonction publique, coûte 30 euros par an en moyenne, pour une rente annuelle moyenne de 1.180 euros. Sur les 2,7 millions de personnes couvertes par ce type de contrat, il y avait 10.000 bénéficiaires en 2016.
Taux de distribution controversé
La Drees pointe que 40% des cotisations sont reversées sous forme de prestations. Ce taux de distribution est beaucoup plus bas que pour d'autre type de garanties comme l'invalidité (76%) et l'incapacité (80%) en santé. Cependant, ce taux est à prendre avec précaution car une partie de l'assurance dépendance fonctionne par capitalisation. Une part importante des cotisations sert aussi à provisionner les rentes futures.
La Drees indique que le nombre de personnes assurées augmente plus vite que le nombre de bénéficiaires « pour l'instant, relativement peu nombreux ». L'historique est encore limité sur ce type de contrats pour réaliser des calculs actuariels, ce qui expliquerait, selon la Drees « une certaine marge de précaution sur les cotisations ».
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