Tombée au 6e rang en 2020, la France retrouve le top 5 mondial sur le volume de primes encaissées, selon une étude publiée par Swiss Re.

En 2021, le secteur de l'assurance dans le monde a encaissé quelque 6.961Mds de dollars en très nette hausse par rapport à 2020, exercice marqué par la crise sanitaire. L'activité d'assurance était alors tombée à 6.292Mds de dollars. Le segment non-vie participe largement à cette remontée spectaculaire. Il gagne 8,4% sur un an à 3.863Mds de dollars soit un gain de près de 300Mds de dollars de prime supplémentaires. L'assurance vie ne glane, elle, « que » 200Mds de dollars en plus, selon les chiffres de Swiss Re pour s'établir juste en dessous des 3.000Mds de dollars de cotisations encaissées (2.998Mds de dollars).

Pour autant, en vie, sur les marchés développés, le retard accumulé en 2020 n'a pas été rattrapé en 2021. « Les primes vie sur les marchés avancés ont augmenté au-dessus de la tendance à 5,4% en 2021 après avoir diminué de 5,8% en 2020. La forte croissance des primes en 2021 a été soutenue par une flambée de la valeur des actifs et la reprise du marché du travail qui ont stimulé la demande d'activités liées à l'épargne », écrit Swiss Re dans son rapport.

La France repasse devant l'Allemagne

En non-vie, le réassureur pointe surtout la mise sous pression de la rentabilité en raison du retour d'une sinistralité plus commune. Mais difficile de comparer avec 2020, année durant laquelle les restrictions de déplacement mondiales ont largement freiné les déclarations de sinistres, notamment en automobile.

Reste que ce rebond de l'activité assurantielle en 2021 permet à la France de retrouver le top 5 mondial. Avec une croissance de 24% de ses primes par rapport à 2020, elle repasse devant l'Allemagne. Outre-Rhin, le chiffre d'affaires du secteur a augmenté de 5,9% sur une année. A noter que les 20 premiers marchés mondiaux représentent 90% de l'activité d'assurance du globe.

Avec 296.380Mds de dollars de chiffre d'affaires, la France pèse 3,8% du marché mondial de l'assurance, bien loin des 39,6% des Etats-Unis. Par ailleurs, que ce soit en vie ou en non-vie, le classement mondial de Swiss Re installe la France au 5e rang. Pour autant, le palmarès est quelque peu chamboulé selon les segments. En dommages, l'Italie sort du top 10, l'Allemagne monte sur le podium et les Pays-Bas ainsi que l'Australie pointent le bout de leur nez.

En vie, on retrouve les principaux protagonistes du gotha mondial. Seul Taïwan arrive à se hisser dans le top 10.

Cap sur les 7.000 milliards de dollars

Pour 2022, le secteur devrait dépasser la barre des 7.000Mds de dollars. « Nous estimons une forte croissance nominale de 6,1% des primes totales (non-vie et vie) en 2022. En termes réels, cela se traduit par une croissance quasi stable (+0,4 %). En outre, nous prévoyons qu'en termes nominaux, les volumes de primes mondiaux dépasseront pour la première fois la barre des 7 000 milliards de dollars d'ici la fin de l'année. Ceci est basé sur notre attente d'un durcissement des taux plus important en non-vie pour contrer l'inflation élevée et la forte croissance des primes dans les marchés émergents. À ce niveau, les volumes seront supérieurs de 17 % à ceux du début de la crise du Covid-19, reflétant la résilience des marchés de l'assurance au cours de la pandémie », jugent les experts de Swiss Re. La crise sanitaire mondiale semble bel et bien derrière le secteur.