INFOGRAPHIES - Un rapport du Credoc pointe la plus faible couverture assurantielle des personnes fragiles financièrement par rapport à la population générale.
Le rapport du Credoc sur les conditions d'accès aux services financiers des ménages vivant sous le seuil de pauvreté est sans appel. Quel que soit le type de contrat d'assurance, les personnes en situations de fragilité financière sont moins bien couvertes que le reste de la population.
Une différence ténue sur l'assurance habitation
S'agissant de la MRH, le Credoc constate un taux de couverture de 91% pour les bénéficiaires de minimas sociaux et les ménages en situation de pauvreté, contre 95% pour la population générale. « Chez les personnes défavorisées, les situations d’hébergement chez des proches, dans un centre d’hébergement ou le fait de résider en habitat de fortune expliquent, pour partie, ce différentiel », explique le centre de recherche. En revanche, quel que soit le profil du ménage, le taux de couverture en assurance habitation grimpe sensiblement pour les propriétaires. Il oscille entre 96% et 99%.
Une certaine homogénéité en assurance auto
Si 87% de la population générale dispose d'une assurance automobile, ils ne sont que 62% chez les bénéficiaires de minimas sociaux et 70% chez les ménages vivant sous le seuil de pauvreté. Mais la lecture de ces chiffres peut s'avérer trompeuse car il est tributaire de la possession d'un véhicule nécessitant la souscription d'une assurance auto. Ainsi, lorsque l'on observe les taux de couverture des propriétaires d'un véhicule, les taux de couverture sont nettement plus homogènes.
Ecarts significatifs en assurance emprunteur
Le Credoc constate que l'assurance emprunteur concentre les plus grandes inégalités sur les taux de couverture. Ainsi, au sein des seuls individus concernés, à savoir ceux qui déclarent avoir un prêt immobilier en cours, le taux de couverture atterrit à 88% pour la population générale. Il est de 72% pour les ménages vivant sous le seuil de pauvreté et 73% pour les bénéficiaires de minimas sociaux. A la lecture de ces chiffres, le centre de recherche s'interroge. « Ces taux laissent à penser que la question a été mal comprise car l’assurance emprunteur est, dans les faits, le plus souvent obligatoire », écrit-il dans son rapport
De fortes disparités selon l'âge, en santé
Pour la complémentaire santé, l'étude du Credoc prend en compte la couverture maladie universelle dans ses statistiques. On se rend ainsi compte sur les premières tranches d'âge, la diffusion d'une couverture est plus importante chez les bénéficiaires de minimas sociaux. Plus l'âge avance, mieux la population générale est couverte par rapport aux plus précaires. « Certains des ménages interrogés, parce qu’ils rencontrent des problèmes de santé ou parce qu’ils avancent en âge, expliquent que leurs arbitrages sont différents en matière de santé par rapport aux choix de l’assurance habitation par exemple », précise le Credoc. Et ce dernier d'illustrer son propos par le verbatim d'une personne ayant répondu à l'enquête. « Il n’y a que la mutuelle ou on est prêts à payer un peu plus cher. J’arrive à un âge où ma vue baisse (…). Là sur la santé, on connait bien les détails du contrat, on a vraiment bien tout détaillé. C’est pas comme le contrat assurance habitation où il y a trop à lire, trop d’exceptions. On prend par défaut, le moins cher, parce que c’est obligatoire », indique François, en situation de pauvreté.
Reste que pour 38% des bénéficiaires de minimas sociaux, la non-souscription d'une complémentaire santé s'explique par un manque de moyens financiers. Au sein de la population générale, les personnes interrogées expliquent ne pas souscrire de contrat santé car ils n'en ressentent pas le besoin (41%).
Les populations défavorisées un peu moins satisfaites de leur assureur
Globalement, les assurés sont satisfaits de leurs assurances, quels que soient leurs niveaux de vie. Une très large majorité se sent bien conseillée (entre 82% et 87%), bien écoutée (entre 77% et 82%). Que les ménages bénéficient de minimas sociaux, qu'ils vivent sous le seuil de pauvreté ou qu'ils appartiennent à la catégorie « population générale », ils considèrent aux deux tiers qu'il est simple de résilier son contrat d'assurance. En revanche, tous trouvent qu'il est compliqué de comparer les garanties entre contrats d'assurance. Dans les populations étudiés, ils sont moins de 59% à trouver facile cette comparaison.
Enfin, le niveau de satisfaction oscille entre 77% et 82% s'agissant des délais de prise en charge des sinistres. Les personnes interrogées sont plus sévères sur les montants d'indemnisation proposés par leurs assureurs.
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