Attaqué par la majorité en place et même au sein de son propre camp sur son projet pour l'Assurance maladie, François Fillon signe une tribune dans le Figaro. Toutes les interrogations ne sont pourtant pas levées.
François Fillon a-t-il mis de l'eau dans son vin sur sa réforme de la santé en France. Si le message général reste le même, « sauver la Sécurité sociale », les propositions issues de son programme pour la primaire de la droite et du centre ont quelque peu évolué. Il se défend tout d'abord de vouloir « privatiser l'Assurance maladie ». Une critique émanant de la gauche considérant sa volonté de passer le risque lourd sous le giron de la Sécurité sociale et le « petit » risque dans les mains des complémentaires santé.
Dans sa tribune François Fillon entend « réaffirmer le principe d'universalité dans l'esprit des ordonnances de 1945. […] Elle continuera à couvrir les soins comme aujourd'hui et même, mieux rembourser des soins qui sont largement à la charge des assurés, comme les soins optiques et dentaires. Il n'est donc pas question de toucher à l'Assurance-maladie et encore moins de la privatiser ».
Autre point sur lequel les positions du candidat ont évolué, celui concernant la création d'une agence de régulation et de contrôle. Initialement prévue pour surveiller les organismes complémentaires, son champ d'action s'élargit à l'Assurance maladie. Et François Fillon de poursuivre. « J'entends faire en sorte que tous les Français puissent bénéficier d'une protection complémentaire appropriée sur la base de contrats homogènes ». La notion de prix comme critère de définition de ces contrats a disparu des propositions.
Il reste en revanche ferme sur la généralisation du tiers-payant qu'il compte abandonner pour « responsabiliser chacun ». Il prévoit par ailleurs de simplifier « les nombreux dispositifs de franchise actuels et le ticket modérateur qui sont un maquis incompréhensible ».
Il assure enfin s'attaquer au désert médicaux en multipliant les maisons médicales et vouloir renforcer la coordination entre médecine de ville et hôpital. Il ne donne pour autant aucun chiffrage de ce programme tout évoquant la recherche de l'équilibre financier. « N'en déplaise aux charlatans du 'toujours plus à n'importe quel prix', on ne peut pas continuer de financer notre Assurance-maladie à crédit et d'en faire porter le poids aux générations futures, d'autant que les dépenses de santé vont continuer de croître », conclut-il sur le sujet de la santé.
À voir aussi
Santé : L’Assurance maladie s’attaque au mésusage de médicaments
Fraude : Le PLFSS devrait permettre l’échange de données AMO/AMC
Fraude : Vers un partage asymétrique de données entre AMO et OCAM
PLFSS : Quel impact pour les indemnités journalières des OCAM ?