Assurance récolte : Bon démarrage mais peut mieux faire, selon Groupama
La réforme de l'assurance récolte, entrée en vigueur le 1er janvier, se traduit par de « premiers résultats positifs » avec plusieurs milliers de nouveaux contrats pour Groupama, même si cela aurait pu être encore mieux, a indiqué le groupe lors d'une conférence de presse.
La croissance est « très encourageante, notamment en prairie », où Groupama était très peu présent, avec « cinq fois plus d'affaires nouvelles » toutes cultures confondues, a déclaré François Schmitt, président délégué de Groupama, qui prendra la présidence de l'assureur d'ici deux mois. Cependant, malgré ce bon démarrage, « ce n'est pas le choc assurantiel que nous avions espéré », a-t-il ajouté, tandis que l'ambition de cette réforme est d'augmenter considérablement le taux d'assurés, qui varie très fortement selon les cultures.
Une année sevère
Fin février, Pacifica, la filiale assurances dommages de Crédit Agricole Assurances, avait évoqué de « premiers résultats encourageants ». L'année 2022 a été particulièrement sévère du point de vue de la sinistralité climatique, avec la sécheresse, la grêle et les multiples vagues de chaleur.
Le calcul de la prime d'assurance, qui dépend de l'évaluation du capital assuré et donc des pertes de rendement, se fera sur la base des trois dernières années ou de la « moyenne olympique », qui prend en compte les cinq dernières années, en enlevant la pire et la meilleure. Mais face à des rendements qui risquent de se dégrader au fil du temps, du fait du changement climatique, « l'assurance ne pourra pas tout », a averti M. Schmitt.
Accélération de la prévention et de l'adaptation
Groupama plaide ainsi pour une accélération de la prévention et de l'adaptation. Fin 2021 en France, 31% des surfaces cultivées étaient assurées, mais seulement 1,2% pour les prairies et 3% pour l'arboriculture.
Pour encourager les agriculteurs à s'assurer, l'État a relevé le niveau de subvention publique des cotisations à 70% dans le cadre de la réforme. La loi préconise également la création d'un pool d'assureurs, permettant une mise en commun de données agricoles et une mutualisation des risques pour établir une prime d'assurance la plus juste possible, tout en maintenant une concurrence sur les tarifs entre entreprises.
A ce propos, les discussions se poursuivent entre assureurs sur les modalités de mise en oeuvre de ce groupement, qui doit permettre de multiplier les offres dans un marché détenu aujourd'hui essentiellement par Groupama et Crédit Agricole.
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