Assurance santé : Le ministre demande plus de transparence sur les tarifs
Après avoir écouté les arguments des organismes complémentaires, le ministre de la Santé et de la Prévention considère toujours « injustifiables » certaines hausses de tarifs en assurance santé. Aurélien Rousseau demande plus de transparence.
C'est un dialogue de sourds entre les organismes complémentaires et les pouvoirs publics. Vendredi 15 décembre, quelques heures après avoir reçu les représentants de la Mutualité Française, du CTIP et de France Assureurs, le ministre de la Santé et de la Prévention, s’est exprimé sur X (anciennement Twitter). Dans son message ci-dessous, Aurélien Rousseau hausse le ton. Comme il l'avait dit sur France 3, il répète que les augmentations de cotisations qui peuvent atteindre 12% cette année sont « inacceptables ».
Les arguments déployés par les représentants des complémentaires n'ont visiblement pas convaincu le ministre. « Aucune explication sérieuse ne m’a été donnée, écrit Aurélien Rousseau. J’ai redit à mes interlocuteurs que je n’acceptais pas les mises en cause de l’État ». Le ministre ne souhaite donc pas que les complémentaires présentent les évolutions de cotisation comme une conséquence des décisions de l’Etat et de l’Assurance Maladie. Il fait référence sans le citer au transfert de 500M d'euros de dépenses dentaires de l’Assurance Maladie vers les complémentaires. Le secteur a réitéré à plusieurs reprises que ce transfert aurait une conséquence directe sur les cotisations de complémentaire santé.
« C’est tout simplement faux. Les chiffres sont indiscutables et je suis prêt à assumer la plus complète clarté sur tout cela », s'emporte le ministre. Aurélien Rousseau reprend les arguments exposés par Thomas Fatôme dans une tribune, notamment le fait que l’Assurance Maladie prend 80% des frais de santé en France.
Faire jouer la concurrence
Aurélien Rousseau ne remet pas en question la liberté des organismes complémentaires de fixer leurs tarifs. Comme Bruno Le Maire, il invite les citoyens à faire jouer la concurrence en cas d’augmentation brutale de leurs cotisations. « Les assurés ne seront pas les variables d’ajustement et doivent totalement faire jouer les clauses de résiliation de contrat, s’ils estiment que les organismes complémentaires n’ont pas été en mesure de leur expliquer ces hausses », écrit Aurélien Rousseau.
Le ministre demande en conclusion plus de transparence vis-à-vis des assurés. « Ils méritent mieux que des explications fallacieuses qui sous-tendent en fait seulement des logiques d’optimisation économique », s'agace le ministre. La Mutualité Française, de son côté, a compilé les évolutions de cotisations de ses principaux membres. Elle devrait publier les évolutions moyennes du marché demain 19 décembre.
Quelques éléments après ma rencontre ce matin avec les organismes complémentaires de sécurité sociale. L’exigence de transparence s’impose face à une partie inexplicable de hausses de tarifs. pic.twitter.com/M5r3O5zYYt
— Aurélien Rousseau (@aur_rousseau) December 15, 2023
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