François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France (BdF), a appelé vendredi les assureurs à réinventer l'assurance vie, prévenant que les taux bas étaient partis pour durer malgré l'annonce jeudi par la BCE d'une réduction prochaine de son soutien à l'économie.
"Les assureurs ont (...) un rôle essentiel à jouer, en prenant l'initiative de nouvelles formes d'assurance vie", a déclaré M. Villeroy de Galhau, lors d'une conférence annuelle de la Fédération française de l'assurance (FFA). Le gouverneur de la BdF a inscrit cette demande dans le cadre de taux voués à rester bas longtemps, relativisant au passage l'annonce la veille d'un début de resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE).
L'institution de Francfort a décidé jeudi de réduire l'an prochain de moitié ses rachats d'actifs lancés en mars 2015, affichant son optimisme sur l'économie européenne. Prévenant qu'il ne fallait "pas se focaliser à l'excès" sur les rachats d'actifs, M. Villeroy de Galhau a jugé "important que les assureurs continuent d'adapter leurs +business models+ à l'environnement de taux bas". Il a également mis l'assurance vie au regard de la nécessité pour les entreprises françaises d'accroître leurs financements en fonds propres - sous forme d'actions et non de dette -, regrettant un "sérieux retard dans ce domaine" en France.
Enfin, il a évoqué les nouvelles "attentes" des épargnants français dans le cadre du vieillissement de la population: la possibilité de vite mobiliser des liquidités perd de l'importance au profit de la protection à long terme de leur capital. Dans ce contexte, le gouverneur de la BdF a accordé aux assureurs qu'il faudrait apporter des "ajustements nécessaires" au nouveau cadre réglementaire porté par la directive européenne Solvabilité 2, en tenant compte des impacts "sur les comportements d'investissement et le financement de l'économie".
Avant l'intervention de M. Villeroy de Galhau, Bernard Spitz, président de la FFA, a déjà évoqué les taux bas et le vieillissement de la population comme deux des trois "tendances lourdes" du secteur, aux côtés de "nouveaux risques", naturels et informatiques.
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