Les représentants des salariés d'Aviva France, d’UFF et d’Épargne Actuelle ont été reçus le 25 septembre par le cabinet du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance. L’intersyndicale a alerté Bercy sur les conséquences sociales et financières d’une cession de la compagnie dans l’Hexagone.
Alors que le processus de cession d’Aviva France est en cours, les secrétaires des 4 CSE d’Aviva France et les représentants des organisations syndicales ont été reçus par le cabinet du ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance pour faire part de leurs craintes.
Sur l’emploi d’abord, l’intersyndicale prévient. « Les 4.500 salaries français d’Aviva, d’UFF et d’Epargne Actuelle et les 3.000 salariés des agences Aviva sont en droit d’attendre des futurs repreneurs de solides garanties pour la protection et la pérennité de l’unicité du groupe et donc de leur emploi ».
Cette dernière s’interroge également sur la préservation de l’épargne des 740.000 adhérents de l’Afer (pour lesquels Aviva gère 55Mds d’euros) et pour les 370.000 clients d’Aviva Vie (et ses 20Mds d’euros d’assurance vie et d’épargne retraite). « Que deviendraient ces 75Mds d’euros d’épargne française dans l’hypothèse où le repreneur serait un fonds d’investissement privé étranger, domicilié aux Bermudes comme cela a été évoqué avec les marques d’intérêt du fonds Athora ? », lance cette dernière.
Plus de 100M d'euros d'IS
Surtout, les représentants des CSE mettent en avant auprès de Bercy les conséquences financières de la vente de la compagnie en France. Ils craignent notamment pour la stratégie de soutien au développement de la finance responsable à laquelle Aviva est largement partie prenante. « Par ailleurs, le poids de la place de Paris comme place financière en sera diminué si les encours ne sont plus gérés en France », expliquent-ils. Selon ces derniers, Aviva France aurait payé en 2019 près de 103,1M d’euros d’impôt sur les sociétés et 76M d’euros de charges sociales dans l’Hexagone.
« Le projet social du repreneur devra donc être scruté pour évaluer son impact sur les finances publiques, la reprise d’un groupe équivalant au nôtre s’étant accompagnée d’une baisse de 30% des frais généraux », indique ensuite l’intersyndicale qui attend de l’État qu’il soutienne un projet de reprise « qui garantisse une vision long terme, sans casse sociale ni vente à la découpe ».
Les représentants du personnel indiquent enfin attendre de l’État qu’il invite les différents acteurs à se rapprocher des organisations syndicales pour contractualiser le nouveau pacte social de l’entreprise. Selon l’intersyndicale, les représentants du cabinet du ministre « se sont engagés à recevoir rapidement la direction d’Aviva France » pour relayer leurs préoccupations.
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