« Je ne donnerai pas de chiffres, pas d'objectifs ni de stratégie » a commencé Henri de Castries, PDG du groupe Axa lors d'une rencontre avec la presse internationale jeudi 27 mai.
Il fallait alors lire entre les lignes pour ne pas retrouver le discours déjà servi lors de la présentation des résultats annuels d'Axa, en février dernier. Trois mois après, la stratégie, requalifiée en « opportunités » et « priorité », semble toujours dans un développement des marchés de l'assurance de personne, sous toutes ses formes.
Si la « bonne résistance du secteur » et du « business » assurance lors de la crise ne fait aucun doute, la reprise a été qualifiée de bonne et la différence de « business model » entre la banque et l'assurance a été réaffirmée. Comme, du reste, la perte de vitesse du modèle banque-assurance dans sa version d'acquisition d'entités spécifiques.
Les thèmes de solvabilité 2, de la régulation en général ainsi que des expositions aux dettes souveraines d'états en difficulté ont également reçu les réponses déjà entendues et qui se résument à la nécessité de trouver les bons calibrages, au danger d'exiger trop de fonds et de priver les assureurs de leur capacité d'investir dans l'économie réelle, et d'une exposition limitée ne pouvant donner lieu à des inquiétudes.
Sur un plan plus stratégique, Henri de Castries a longuement parlé du client, toujours au centre de la réflexion, pour le contenter, mais également pour conserver une image positive. D'ailleurs, l'amélioration de la qualité de service participe évidemment à l'amélioration de la marge, une « priorité » 2010... « Ambition 2012 » en reconstruction
Le plan « Ambition 2012 », lancé en 2004 et abandonné « en raison de l'environnement financier » au coeur de la crise de 2008 est actuellement en « reconstruction ». « Ne vous attendez pas à des surprises », a cependant prévenu Henri de Castries, admettant seulement que la base ne serait plus la situation du groupe en 2004, celle-ci ayant largement évolué.
A propos des pays émergents, Henri de Castries a également défendu une définition de cibles précises, parlant de sélection des pays émergents, comme des pays développés dont les marchés matures peuvent encore apporter des axes de développement, notamment en ce qui concerne les assurances santé, la prévoyance ainsi que l'épargne retraite.
Sur ce sujet, le président directeur général d'Axa a longuement parlé de la dépendance, prenant le cas de la France pour montrer les capacités d'un tel marché. Surtout, il a une nouvelle fois vanté les mérites des « variable annuities », ces assurances vie en unité de compte à rendements recalculés et « garantis » de façon annuel, déjà vendu en France par exemple, sous le nom « accumulator retraite ».
Hasard du calendrier, la banque LCL (Crédit Lyonnais), qui fait maintenant parti du groupe Crédit Agricole a annoncé le 27 mai également la commercialisation d'un produit « variable annuities » construit par... Axa Life Europe Limited.
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