Axa : Les dirigeants tentent de rassurer les actionnaires sur le rachat de XL
Les dirigeants de l'assureur français Axa ont défendu mercredi l'acquisition à douze milliards d'euros du groupe XL, alors que son annonce début 2018 est fraîchement accueillie en Bourse et suscite le scepticisme d'actionnaires.
"J'ai été déçu comme vous des réactions des marchés", a déclaré Thomas Buberl, directeur général du groupe, lors de son introduction à l'assemblée générale. Axa a annoncé début mars l'achat pour plus de 12 milliards d'euros du groupe XL, installé aux Bermudes et spécialisé dans l'assurance dommages pour les entreprises, réalisant ainsi une opération sans précédent depuis plus de dix ans pour la compagnie et, donc, l'arrivée en 2016 de M. Buberl à sa tête.
Mais l'opération a fait chuter le titre Axa en Bourse, malgré un rebond partiel en avril, et des analystes se sont interrogés sur le prix payé ainsi que le calendrier choisi: Axa lance cette lourde acquisition au moment même où la compagnie compte se défaire à Wall Street d'une partie de ses activités américaines dans l'assurance vie. De plus, Axa compte financer une partie du rachat de XL par l'argent récupéré lors de cette entrée en Bourse, prévue pour ce trimestre, alors que les marchés mondiaux ont connu une nette correction début 2018.
Plusieurs actionnaires ont répercuté ces doutes durant l'AG, lors de laquelle les questions ont principalement concerné cette acquisition: l'un s'est interrogé sur son "côté raisonnable", un autre a craint qu'elle soit "dure à digérer" et un troisième a prévenu ne pas être pleinement "satisfait" sur les éléments concernant son financement.
"Le financement est bien structuré, il avance bien et il est en ligne avec nos prévisions", a promis Gérald Harlin, directeur financier du groupe. "Trois milliards d'euros (...) dépendent effectivement de cette IPO (introduction en Bourse NDLR). Les 75% qui restent à financer sont déjà de l'argent disponible aujourd'hui à un milliard près." Dans un communiqué publié juste après l'AG, le groupe a, au passage, annoncé la fin d'opérations préalables à l'entrée en Bourse de sa filiale américaine: elles vont permettre le transfert interne d'un peu plus de trois milliards de dollars depuis cette filiale vers la société mère, qui y puisera pour l'achat de XL.
Plus largement, les dirigeants ont défendu l'intérêt stratégique de l'acquisition, qui n'est d'ailleurs pas contesté par la majeure partie des analystes: diminuer l'exposition d'Axa à l'assurance vie pour se recentrer vers l'assurance dommage. "Cette transaction dans la durée va changer Axa et va nous donner plus de croissance", a expliqué M. Buberl
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