B. Bouquot : "Le risque de pertes pécuniaires sans dommages monte"

mercredi 31 janvier 2018
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Brigitte Bouquot est présidente de l'Amrae. Dans le cadre des 26es rencontres qui se tiennent à Marseille, elle revient sur les enjeux du métier de risk manager et l'évolution des risques auxquels ils sont confrontés.

Comment évolue le rapport de force entre les risk managers et les assureurs ?

Les entreprises ont compris qu’il fallait avoir des programmes d’assurance internationaux de bout en bout. Nous sommes dans un environnement qui impose montée de niveau sur l’ingénierie des programmes d’assurance. Ils sont désormais conçus de façon à ce qu’il y ait un bon tuilage des risques pendant tout le cycle de vie du business. Le marché de l’assurance reste en outre très compétitif et capacitaire. La concurrence étant plus rude, les assureurs se révèlent plus à l’écoute des besoins de leurs clients et plus innovants. En contrepartie, ils se montrent plus exigeants sur la technicité des risk managers, notamment vis-à-vis de la montée des risques immatériels.

Cela change-t-il le façon de travailler des risk managers ?

La stratégie de transfert à l’assurance remonte de plus en plus au niveau du comité exécutif. Cela impose un travail préparatoire plus poussé avec le courtier. Les risk managers ne sont plus dans une simple relation transactionnelle, mais modélisent les risques et les stratégies de couverture avec leur intermédiaire. Les échanges sont plus profonds avec les courtiers. Par ailleurs, aujourd’hui, le risk manager doit être connecté au business de son entreprise. C’est le seul moyen de quantifier au plus près les risques. Il ne doit pas s’enfermer dans une tour d’ivoire. Lorsqu’il établit la politique de prévention, il doit être au courant de la construction d’une nouvelle usine, de la signature de nouveaux contrats... En résumé, il ne s’agit pas de faire une simple cartographie des risques mise à jour deux fois par an.

La culture du risque dépasse-t-elle les grands groupes ?

Elle se diffuse de plus en plus auprès des ETI. Notamment celles qui travaillent en lien étroit avec les grands groupes qui cherchent à limiter le risque de supply chain. On voit émerger des approches du management du risque par grandes filières industrielles. Les ETI qui se développent à l’international ont de surcroît l’obligation de se soumettre aux contraintes réglementaires des marchés locaux qu’elles ciblent et par conséquent d’élaborer des programmes d’assurance. Ce n’est plus possible d’être une ETI sans faire de risk management.

La nature des risques auxquels sont soumises les entreprises mute-t-elle ?

On sent une montée en puissance de scénario de sinistres, inimaginables il y a encore 10 ans, de pertes pécuniaires sans dommages. Le dommage immatériel prend de l’ampleur. On pense évidemment aux risques cyber avec des attaques retentissantes comme Wannacry et Notpetya ou au scénario catastrophe qu’a pu connaître la SNCF avec la grande panne du mois de juillet dernier à Montparnasse. Cela impose aux risk managers d’avoir une vision plus élaborée des risques dans leurs entreprises, en intégrant bien la continuité d’exploitation. Au-delà des sujets d’assurance, il est devenu crucial de se poser la question de la gestion de crise.

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