Banques : La Grande-Bretagne entame un processus de privatisation des banques sauvées
Le gouvernement britannique a annoncé lundi la vente prochaine de 6% de Lloyds, marquant le début du processus de retour au privé des banques sauvées à grands frais durant la crise financière il y a cinq ans.
UK Financial Investments (UKFI), chargé de gérer les actifs de l'État britannique dans le secteur bancaire, a indiqué qu'il allait vendre 4,28Mds d'actions Lloyds Banking Group (LBG) à des investisseurs institutionnels.
A la suite de cette opération, dont les détails financiers n'ont pas encore été annoncés, la part de l'État au capital de la banque sauvée durant la crise financière sera ramenée de 38,7% à 32,7% environ. L'action LBG a cloturé à 76,61 pence lundi soir à la Bourse de Londres, au-dessus du niveau de 63,1 pence fixé par le gouvernement pour assurer une vente bénéficiaire.
Sur cette base, la part que l'État britannique s'apprête à vendre vaudrait près de 3,3 milliards de livres - soit environ 3,9Mds d'euros. La banque avait été partiellement nationalisée pour 20Mds de livres en 2008 afin de lui éviter le naufrage. Le livre d'ordres va être immédiatement constitué, a précisé UKFI dans un communiqué. Le ministre des Finances George Osborne "a autorisé le commencement du processus" de vente, a confirmé un porte-parole du Trésor.
"Nous voulons obtenir la meilleure valorisation pour le contribuable, maximiser le soutien à l'économie et voir retourner (cette participation) au secteur privé. Le gouvernement ne conclura une vente que si ces objectifs sont atteints", a-t-il ajouté. Les banques Bank of America-Merrill Lynch, J.P. Morgan Cazenove et UBS Investment Bank seront en charge de la tenue du livre d'ordres, tandis que Lazard sera conseiller concernant les marchés de capitaux.
Aucune action supplémentaire ne sera vendue durant un délai de 90 jours après cette première vente. "La confirmation d'aujourd'hui ne causera pas de véritable surprise. Mais cette vente représente la première étape de la re-privatisation des banques sauvées durant la crise financière", a souligné Joshua Raymond, analyste de City Index.
"C'est une nouvelle étape sur le chemin de la reprise pour le secteur financier et l'économie britannique", cinq ans après la faillite de Lehman Brothers, a-t-il ajouté. Lloyds Banking Group (LBG) avait été partiellement nationalisée en 2008 aux côtés de Royal Bank of Scotland (RBS), dont l'État détient toujours 81% aujourd'hui.
Les deux établissements, qui se sont peu à peu restructurés et ont renoué avec les bénéfices, s'étaient dits au printemps prêts à un retour au privé. La situation est toutefois plus complexe pour RBS, alors qu'une scission en deux de l'établissement est actuellement à l'étude. Le gouvernement envisage en effet de créer une banque saine d'une part et une structure de défaisance chargés des actifs toxiques de l'autre. Afin d'assurer la privatisation de Lloyds et RBS dans les meilleurs conditions, UKFI a également annoncé lundi la nomination d'un nouveau patron, James Leigh-Pemberton, venu de la banque Credit Suisse.
Ces privatisations auront pour avantage de faire rentrer de l'argent frais dans les caisses de l'Etat, dont le déficit peine à diminuer en dépit de la politique d'austérité drastique menée par le Premier ministre conservateur David Cameron, et de la reprise actuelle de la croissance. Le gouvernement britannique vient par ailleurs de lancer le processus de privatisation du groupe postal Royal Mail, avec une cotation attendue dans les prochaines semaines.
Londres, 16 sept 2013 (AFP)
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