Baromètre 2012 / Marketing : Les produits différenciés en fonction du sexe n’ont pas la faveur des femmes
Centre décisionnel de la cellule familiale, les femmes ne sont que 32% à souhaiter des produits d'assurance différenciés en fonction des genres. Elles ont en revanche de fortes attentes en matière de service et de lisibilité des contrats.
Le baromètre 2011 de l’Observatoire des femmes et de l’assurance, réalisé par Generali et Terrafemina, avait mis en place le concept de la « Hub decider woman », pivot de l’équilibre intergénérationnel au sein des familles. Inspiré de la « Digital woman », caractérisant ces femmes actives, mères de famille, mariées ou non, les hub decider woman sont analysées en tant qu’agents économiques, au carrefour des décisions de l’écosystème familial. On comprend dès lors l’intérêt pour les assureurs de connaître leur perception des offres et de la prévention. Elles sont en effet 57% à se soucier des risques pour elles ou leurs proches, contre 47% pour les hommes.
Le baromètre 2012 montre cependant que les HDW, qui cristallisent énergie et optimisme en ont pris un coup avec la dernière crise. Soucieuses des finances de leurs enfants et de leur retraite à venir que l’on sait moins favorable que pour leurs homologues masculins, 35% des femmes contre 28% des hommes se déclarent fortement touchées par la crise. Si elles sont plus inquiètes que ces messieurs, le fait nouveaux cette année c’est la dégradation de l’état d’esprit des femmes et de l’optimisme qui les caractérisait l’année passée encore.
Les crises sont favorables au repli et à un recul des valeurs, et c’est bien ce que perçoivent les femmes, notamment dans le domaine professionnel. Craignant de voir reculer leur position dans la société, elles appréhendent du même coup de voir reculer leur pouvoir d’achat. La gente féminine perçoit donc l’assurance comme un investissement pour elle et ses proches et sont plus nombreuses que ces messieurs à penser qu’être bien couverte rend la vie plus tranquille (7,4/10 contre 7/10).
Exigence, tarifs et lisibilité
Le critère de choix d’un assureur repose sur celui de l’exigence des contrats et de la prestation. La contrainte du pouvoir d’achat se traduit dans leurs attentes en matière de tarif. Surtout, si les femmes concentrent les décisions familiales, elles ne sont que 32% à souhaiter de la part des assureurs une offre différenciée en fonction de leur sexe. Un désir qui passe néanmoins à 52% pour les CSP+. Surtout, les femmes privilégient le service. Actives et occupées, ces dames souhaitent plutôt qu’on leur facilite la vie avec des services qui leur permettent de simplifier leurs démarches et de gagner du temps.
Il ressort également de cette étude, bien que les femmes soient très à l’aise avec la finance, l’assurance reste obscure à leurs yeux et ce même pour les dirigeantes d’entreprise. Elles sont prêtes à avoir recours à une tierce personne qui leur permettra donc de décrypter les astérisques d’un contrat dès lors que celle-ci est« désintéressée ». Et sont disposées à payer pour cela. C’est ici le « gender marketing » qui en prend pour son grade puisque l’attente se tourne vers le service plutôt que l’offre différenciée. Les femmes sont donc des hommes comme les autres.
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