Baromètre / Europe : Les Français valorisent la prise de risque

mardi 31 juillet 2012
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Alors qu’à l’instar de leurs gouvernements, Grecs et Allemands s’opposent dans leur attitude face au risque, les Français sont plus inquiets mais aussi plus enclins à se mettre en péril, selon une enquête menée par Crédit Agricole Assurances et Ipsos. Des pistes dans l’élaboration de nouveaux produits.

Les Européens s’estiment beaucoup plus exposés aux risques financiers et sociaux qu’avant la crise économique. C’est ce que révèle l’observatoire mis en place par Crédit Agricole Assurances et Ipsos dans 7 pays de l’Union Européenne (France, Allemagne, Italie, Espagne, Grande-Bretagne, Grèce, Pologne), une enquête destinée à mieux aborder le rapport face au risque et les spécificités de chaque pays.

63% des Européens interrogés considèrent que leur risque de basculer dans la précarité est désormais plus important qu’il y a cinq ans. 71% des Européens considèrent que leur risque de rencontrer des difficultés financières s’est renforcé tandis que plus d’un Européen sur deux (51%) estime probable d’être confronté au chômage.

 « La protection contre les risques et l’assurance étant intimement liés, j’ai souhaité la réalisation de ce premier baromètre sur l’attitude des Européens face aux risques. C’est un éclairage particulièrement intéressant, en ces temps de crise, sur les postures très différentes qui prévalent dans chacun des pays étudiés », analyse Jérôme Grivet, Directeur général de Crédit Agricole Assurances.

Les Européens se sentent moins protégés

Le moyen aussi d’établir des pistes en vue de l’élaboration de nouvelles offres. Les craintes et les peurs sont en effet d’autant plus fortes que près d’un Européen sur deux considère être moins bien protégé qu’il y a 5 ans face à l’ensemble de ces risques (47%), qu’ils soient financiers ou sociaux.

En France, les inquiétudes sont particulièrement fortes malgré un système de protection perçu comme efficace.

On les savait pessimistes, les Français sont parmi les Européens qui s’estiment aujourd’hui les plus exposés aux risques de la vie, quels qu’ils soient.

65% des Français considèrent probable d’être confrontés à un risque d’accident de la route (contre 51% des Européens). 54% considèrent probable d’être confrontés à un risque d’agression ou de vol (contre 40% au global).

Une protection perçue efficace par les Français La grande majorité d’entre eux se sent cependant plutôt bien protégée par rapport aux autres Européens. 63% des Français s’estiment aussi bien, voire mieux, protégés qu’avant la crise (contre 53% des Européens).

Que ce soit par un système d’assurance ou une couverture de l’Etat, les Français estiment bénéficier d’une protection sur 7 des 17 risques testés dans l’enquête (contre 4/17 en moyenne dans les autres pays).

Bien qu’ils se sentent mieux protégés que les autres face aux risques, ils se montrent autant préoccupés par l’ensemble des risques existants que la moyenne des pays européens.

Particularité française : positiver la prise de risque

Les Français font partie des populations les plus « risquophobes » d’Europe puisque 62% considèrent que le risque est plutôt un danger à éviter (contre 51% au global). 79% pensent au mot « danger » quand on leur parle de risques (contre 70% au global) et 43% à la « peur » (contre 33% au global).

Seuls 58% des Français déclarent prendre des risques dans leur vie (contre 70% au global).

Pourtant les Français font partie de ceux qui positivent le plus la prise de risques lorsque l’on aborde diverses situations individuelles. 86% jugent positif qu’un homme prenne des risques (contre 82% des Européens).

50% jugent positif qu’un père de famille prenne des risques (contre 43% des Européens) et 38% pour une mère de famille (contre 34% des Européens).

Allemands et Grecs s’opposent là aussi

Alors qu’en Grèce, la prise de risques est particulièrement valorisée puisque 77% des Grecs considèrent que le risque est « plutôt un stimulant », 57% des Allemands considèrent le risque avant tout comme un péril à éviter. Le terme risque évoque chez les Allemands avant tout le danger (75%) ou encore l’inconscience (59% contre 40% au global).

La situation économique des deux pays n’est sans doute pas étrangère à ces positions opposées. Pour de très nombreux Grecs, le chômage n’est plus un risque, il est une réalité : 70% se disent préoccupés par les risques de chômage contre 57% des Européens.

L’enquête montre donc que les différences de perception qui existent aujourd’hui entre l’Allemagne et la Grèce ne sont pas cantonnées au sommet des Etats, les populations affichent aussi des attitudes très différentes. La population grecque a beaucoup plus tendance à considérer que la prise de risques devient désormais la seule issue à ses problèmes, tandis que les Allemands préfèrent la prudence.

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