Résultats semestriels : L’assurance se porte bien

mardi 27 août 2024
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Le quartier financier de la Défense concentre une bonne partie des sociétés d'assurance françaises.

L’été est propice à la publication des résultats semestriels. Force est de constater que pour assureurs et réassureurs, la première moitié de l’exercice 2024 s’est bien déroulée.

« Performance historique », « objectifs surpassés »… certains dirigeants du secteur de l’assurance boivent du petit lait à l’annonce de leurs performances semestrielles. L’assurance résiste à tout, et c’est même à cela qu’on la reconnaît.

Au rang des mieux lotis, les réassureurs figurent en bonne place. Ils surfent sur le cycle tarifaire haussier favorable en dommages. Munich Re affole ainsi les compteurs avec un résultat net en hausse de 41% sur un an au deuxième trimestre. Sur les six premiers mois de l’année, son bénéfice s’établit à 3,76Mds d’euros. Le réassureur a d’ores et déjà réalisé 75% de son objectif annuel (5Mds d’euros). La probabilité de boucler l’exercice au-delà prend, dès lors, du poids.

Un Scor étriqué

Même constat pour Swiss Re. Son résultat net atterrit à 2,1Mds de dollars au 30 juin dernier. C’est 50% de plus sur un an. Mais l’entreprise suisse ne fanfaronne pas expliquant qu’un changement de normes comptables rend la comparaison entre les deux exercices difficiles. Hannover Re ferait presque pâle figure avec son bénéfice qui ne grimpe « que » de 21% entre les premiers semestres 2023 et 2024.

Seul Scor dérape dans ce concert de croissance à deux chiffres. Au second trimestre le réassureur essuie une perte nette de 308M d’euros. Sur l’ensemble du semestre, elle s’établit à 112M d’euros. La faute à un segment vie et santé en souffrance. « La revue 2024 des hypothèses vie et santé couvrant les États-Unis (incluant les hypothèses de mortalité et de taux de rachat, et les futures actions de gestion du portefeuille), le Canada, la Corée du Sud et Israël a poussé le groupe à accélérer l’estimation de leur impact d’ici la fin 2024 », indiquait le réassureur dans un communiqué.

Le milliard, le milliard, le milliard

Les politiques de souscriptions plus drastiques des réassureurs en dommages, notamment sur les catastrophes naturelles ne semblent pas entamer à outrance les résultats des assureurs. En France les poids lourds affichent pour la plupart des indicateurs de bonne facture au premier semestre. À commencer par Axa. La compagnie française ne communique pas sur son bénéfice à l’occasion des semestriels. Mais elle affiche une hausse de son chiffre d’affaires de 7% au 30 juin dernier. « Cela faisait longtemps que nous n’avions pas eu une telle hausse de notre chiffre d’affaires, preuve de notre excellence technique et opérationnelle », se félicite son directeur général Thomas Buberl.

Crédit Agricole Assurance affiche, lui aussi, un chiffre historique. Son résultat net franchit pour la première le milliard d’euros au terme du premier semestre. C’est une croissance de 8,8% sur un an. Son chiffre d’affaires bondit de 11,3%. Notamment porté par l’épargne et la retraite (+12,7%). Elle pèse tout de même 72,3% de son activité. À cet égard, le bancassureur profite du retour en grâce de l’assurance vie depuis le début de l’année.

C’est un peu moins reluisant pour CNP Assurances. Son résultat net se replie de 15%. Et son chiffre d’affaires de 2%. Pour le premier chiffre, le groupe pointe « un retour à la normale après des éléments exceptionnels l’an dernier ». Pour le second, il attribue la baisse d’activité au retrait de la collecte au Brésil. Et à la fin de ses accords de réassurance avec BPCE qui grève 700M d’euros. Reste que sa filiale, La Banque Postale, ne fait guère mieux avec un chiffre d’affaires en chute de 7%.

SoGé cap

Enfin, côté bancassureur, Société Générale Assurances fait également sauter un record. Celui de l’épargne et de l’assurance vie. Il affichait 143Mds d’euros à la fin du mois de juin dernier. Soit une hausse de 7% en un an. En protection/prévoyance, l’activité grappille 3% et dépasse le milliard d’euros.

C'est moins que BNP Paribas qui gagne 7% sur ce segment. Comme ses concurrents, le groupe bancaire dévoile des indicateurs flatteurs. Puisqu'en épargne son chiffre d'affaires bondit de 23 à 14,4Mds d'euros. Et ce n'est pas prêt de s'arrêter. Le bancassureur boucle actuellement l'acquisition de Neuflize Vie qui générait plus de 500M d'euros de chiffre d'affaires en 2023.

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