Bernard Spitz : "L'eurocroissance est la réponse la plus adaptée"
Invité de l’Association nationale des journalistes de l’assurance (Anja), Bernard Spitz, président du pôle international et Europe du Medef et ex-président de la FFA, a évoqué la prochaine élection présidentielle ainsi que le rôle que pourrait jouer l’eurocroissance dans le contexte actuel.
Bernard Spitz, président du pôle international et Europe du Medef et ex-président de la FFA, était l’invité de l’Association nationale des journalistes de l’assurance le 14 février dernier. Il est tout d’abord revenu sur le dernier ouvrage publié par les Gracques - le groupe de réflexion et de lobbying sur la modernisation de la social-démocratie en France – dont il est président, avant d’évoquer un sujet clé des prochaines élections, la dépendance. « Les Gracques est un groupe indépendant. Avec cet ouvrage, nous ne voulions pas nous positionner dans un rôle de donneur de leçons, mais donner une lecture de ce qui s’est passé en apportant des propositions », explique l’ancien président de la fédération des assureurs français.
La chasse à la liquidité
Le président des Gracques a ensuite promu le système de capitalisation comme solution à la dépendance, en rappelant cependant que ce type d’initiative ne pouvait se faire sans un coup de pouce d’un tiers. « Évidemment, un système de capitalisation ne peut pas marcher dès le premier jour. Il faut alors une aide de l’État pour l'amorcer ». Indépendamment de cette proposition, Bernard Spitz a également soulevé la possibilité d’un « viager moderne ». Face à des personnes refusant de financer leur dépendance alors qu’elles ont le patrimoine pour le faire, les Gracques proposent également « de faire des prêts autour de la propriété immobilière. L’idée est de créer des liquidités, tout en permettant la possibilité de transmettre son patrimoine si nécessaire ».
La solution eurocroissance
Le think tank - qui rassemble en 2022 plus de 2.500 personnes – n’a pas manqué d’évoquer la situation de l’assurance vie dans son dernier ouvrage. En suggérant la suppression des avantages fiscaux sur les contrats d’assurance vie monosupport, Bernard Spitz n’omet pas les bienfaits de l’eurocroissance dans le contexte actuel. « Idéalement, il faudrait voir un glissement du fonds euros vers l’eurocroissance sans pénalité fiscale. En faisant glisser les choses sans pénalité, cela permet d’aller dans un sens positif et vers une stabilisation ». Et le président des Gracques d'ajouter que « l’eurocroissance, dans son dispositif existant et avec les ajustements nécessaires, est la réponse la plus adaptée ».
Malgré un démarrage en demi-teinte, le contrat eurocroissance permet une garantie de capital à terme, un financement de l’économie, ainsi qu’une liberté accrue pour les assureurs et donc un rendement plus important pour les assurés. Néanmoins, l’inversion des marchés est à prendre en compte. « La remontée des taux serait une bonne nouvelle pour les assureurs, à condition qu’elle ne soit pas brutale ». Bien qu'il semble croire aux bienfaits de l'eurocroissance, le président des Gracques n’écarte pas pour autant la possibilité d'ajuster le marché grâce à des solutions intermédiaires.
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