INTERVIEW - Bertrand Labilloy est PDG de CCR Re. Il revient sur l'impact des ouragans et des tremblements de terre du mois de septembre pour le marché et CCR Re.
CCR Re a-t-il été touché par les évènements climatiques du mois de septembre ?
Nous sommes très peu impactés. Nous allons enregistrer un sinistre, brut de rétrocession et d’impôt, compris entre 7 et 8 millions d’euros. Cela représente moins de 2% de notre chiffre d’affaires non-vie, et moins de 1% de nos fonds propres Solvabilité 2. Nous sommes loin de ce qu’affichent nos concurrents pour qui, a minima, l’impact sera important sur leur P&L, voire sur leur fonds propres. Nous ne sommes par ailleurs pas du tout concernés par les tremblements de terre qui ont touché le Mexique, ni par les incendies survenus en Californie. C’est le résultat de notre politique de développement sur le risque cat’ menée de façon prudente, très globalisée et très diversifiée.
Le marché pourrait-il se montrer frileux à l’idée de se positionner sur les risques cat’ aux Etats-Unis ?
Je ne pense pas. Ce sera une question de prix. Cela peut en revanche avoir des conséquences sur les systèmes de couverture aux Etats-Unis. Les Américains pourraient être incités à se couvrir plus contre les risques climatiques. Nous concernant, nous restons sur notre ligne. Il n’est pas exclu, dans une démarche de diversification de notre portefeuille que à moyen terme nous souscrivions du risque cat’ aux états-Unis, mais avec un véhicule qui nous garantisse un très haut degré de diversification pour éviter d’être touché de plein fouet par une catastrophe localisée en Floride ou en Californie par exemple.
La fin du cycle baissier en matière tarifaire se ressent-il ?
Il ne faut pas s’attendre à un retournement radical. Nous ne sommes pas encore totalement dans une inversion du cycle, mais l’évolution est positive. Plus aucune cédante désormais n’ose demander de baisses tarifaires. Et certaines affaires seront tarifées avec une forte hausse. Ce qui est logique après le mois de septembre que nous avons vécu. Le marché revient finalement à des considérations plus techniques en matière de tarification du risque.
Ce retour aux fondamentaux techniques est-il également imposé par des résultats financiers moins importants ?
Le contexte de taux bas joue en effet sur les rendements financiers. Mais le retour aux considérations techniques s’explique aussi par une politique de reprovisionnement sur les risques longs, liés à des changements d’hypothèses de taux d’actualisation ou à des revirements potentiels de jurisprudence avec un risque de rétroactivité. Nous entrons dans une nouvelle phase du cycle.
Ces évènements ont-ils un impact sur l’appétit des investisseurs à se positionner sur des cat bonds ?
Il y a un consensus qui évalue à environ 100Mds de dollars le coût des trois ouragans Harvey, Irma, Maria. Les réassureurs dits traditionnels ont communiqué sur leur exposition. Mais il nous manque toujours la moitié de la facture qui devrait échoir à la réassurance, notamment alternative. Il reste que nous avons du mal à évaluer dans quelle mesure les clauses de collatéralisation vont jouer pour l’année prochaine et si les véhicules existants pourront continuer à souscrire de nouveaux risques, ou s’ils devront être recapitalisés et, dans cette hypothèse, si les investisseurs seront enclins à remettre au pot et à quelles conditions.
[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_cta h2="CCR Re" h4="Des experts sur qui compter"]CCR Re est un acteur à taille humaine qui a une approche sélective de ses partenaires afin de leur offrir une relation sur le long terme. La sécurité de l’offre globale de réassurance de CCR Re est confortée par la stabilité de sa politique et de ses équipes.- Réassurances dommages accidents et transports
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