Biodiversité : Axa investit 1,5Md d’euros dans l’écosystème forestier
Axa annonce son plan d’action pour lutter contre la dégradation des écosystèmes forestiers avec notamment le renforcement de ses exigences assurantielles vis-à-vis des industries contribuant à la déforestation, ce qui convainc partiellement les ONG.
Le président de l’alliance pour le climat - réunissant assureurs et réassureurs - s’engage contre la déforestation. C’est à quelques jours du Climate Finance Day, qu’Axa a présenté de nouveaux engagements vis-à-vis de la biodiversité, visant notamment les entreprises participants à la déforestation.
Adieu au soja et à l’huile de palme
Ainsi, l’assureur s’engage à renforcer ses exigences en matière d’investissement et d’assurance. Les productions contribuant à la déforestation comme certaines entreprises actives dans le secteur de l’huile de palme, le bois, l’élevage et le soja devront à horizon 2024 cesser toute production sur des sols convertis ou déforestés. « La culture du soja au Cerrado (Brésil) est un des principaux facteurs de déforestation dans le monde. Le Cerrado est aujourd’hui l’un des écosystèmes les plus menacés de la planète : 50% de sa superficie initiale a déjà été détruite. Sa disparition serait un désastre pour le climat et la biodiversité alors qu’il stocke l’équivalent de 13,7 milliards de tonnes de dioxyde de carbone (CO2) et abrite 5% de la biodiversité mondiale », a indiqué l’ONG Reclaim Finance dans un communiqué.
« AXA, contrairement à BNP, a bien compris l’importance de mesures concrètes : exclure les négociants responsables de déforestation. Bien que l’échéancier d’application soit encore trop lointain, c’est un pas dans la bonne direction qui doit être suivi par les autres acteurs financiers », a ajouté Klervi Le Guenic de Canopée.
500M d’euros pour la reforestation
En plus de ses engagements en tant qu’assureur et investisseur, Axa a annoncé investir un total de 1,5Md d’euros « pour soutenir une gestion durable des forêts ». Comptabilisant plus de 60.000 hectares de forêts en portefeuille, l’assureur dédiera un tiers de cette somme, soit 500M d’euros, dans des projets de reforestation dans les pays émergents comme le Brésil par exemple. « Les forêts abritent 80% de la biodiversité terrestre et jouent un rôle essentiel dans la lutte contre le changement climatique », a précisé Thomas Buberl, directeur général d’Axa.
Par ailleurs, l’assureur français rejoint l’initiative « World Heritage Sites » en mettant en place des « exclusions spécifiques sur ses activités d’assurance pour protéger les principales réserves de biodiversité identifiées par l’Unesco », indique le groupe dans son communiqué. Cela comprend, par exemple, de ne plus assurer l’expansion pétro-gazière dans les principales réserves de biodiversité identifiées par l’Unesco.
Trop d'exceptions et c'est la désillusion
Du côté des défenseurs de la biodiversité, Axa obtient les encouragements mais écope d’un blâme. En effet, l’ONG Reclaim Finance se félicite de l’initiative mais appelle l’assureur « à rehausser son ambition » avec des exclusions plus strictes. Elle dénonce des exceptions encore trop multiples sur le marché concernant notamment de nouveaux déploiements de projets. « C’est un premier pas très timoré face à l’urgence climatique. L’AIE a réaffirmé hier dans son World Energy Outlook que l’atteinte de la neutralité carbone, objectif porté par AXA qui est le chef de la Net- Zero Insurance Alliance (NZIA), nécessite de ne plus ouvrir de nouveaux champs pétroliers et gaziers. Le géant de l’assurance doit faire bien plus que ça s’il entend être crédible sur la question climatique lors du Climate Finance Day le 26 octobre 2021 », a déclaré Lucie Pinson, directrice générale de Reclaim Finance.
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