Blockchain : Une mine d'opportunités pour l'assurance

vendredi 21 octobre 2016
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Il y a encore trois ans, le sujet de la blockchain était réservé à une bande de geeks dégingandés qui souhaitaient se passer des institutions financières pour effectuer leurs transactions. Aujourd'hui, ces mêmes institutions, dont font partie les assureurs, s'emparent de la blockchain conscientes des opportunités que recèle cette révolution à venir.

Quelle est la définition simple de la blockchain ? « C'est une base de données décentralisée qui permet de faire des transactions financières numériques, a crypto-monnaie bitcoin en étant l’exemple le plus connu, sans intermédiaire », explique Jean-Baptiste Meriem, manager IT strategy chez Capgemini. « Les opérations sont irrévocables, disponibles à tout moment et lisibles par tous », ajoute Jean-Luc Antoine, directeur architecte d'entreprise chez Capgemini.

Blockchain et IoT

Les banques et assurances ne pouvaient évidemment pas rester les bras croisés à voir cette technologie débarquer et les mettre sur le banc de touche. D'autant que la blockchain peut offrir de nouvelles opportunités. Aux assureurs en particulier. Elle pourrait par exemple considérablement réduire les coûts et les délais de la gestion de sinistres. Prenons l'exemple de l'assurance voyage. En cas de retard ou d'annulation de vol, les délais d'indemnisation pourraient être raccourcis en pluguant les données des vols à la blockchain. Les données ainsi croisées permettraient de déclencher un remboursement sans traitement manuel.

« C'est ce que l'on appelle les smart contracts. Les contrats sont réalisés dans la blockchain. L'événement de la donnée déclenche la garantie », indique Jean-Baptiste Meriem. De nouvelles perspectives s'ouvrent alors pour le secteur de l'assurance à l'heure du tout connecté (voiture connectée, maison connectée...). « On pourrait même imaginer le parcours client de demain. Dans le cadre des smart contracts, il n'aurait plus de démarche à effectuer pour obtenir réparation, celle-ci étant automatiquement déclenchée par l’activation du smart contract », poursuit-il.

21Mds de dollars d'économie

Mieux, les smart contracts auraient une incidence significative sur les coûts de gestion par le traitement automatisé des sinistres. Dans une étude publiée au mois d'octobre, Capgemini estime ainsi que 12,5% des dépenses liées à la gestion des sinistres sur le marché automobile au Royaume-Uni pourraient être économisés. En extrapolant, la baisse atteindrait 21Mds de dollars au niveau mondial. Une partie de cette réduction de coût pourrait alors être répercutée sur les primes des assurés.

Parmi les autres pistes explorées, celle de la limitation de la fraude. « Outre l’apport potentiel de la technologie blockchain sur la réduction du cout de traitement de la fraude, nous pourrions également imaginer une mutualisation de plusieurs acteurs autour d’une blockchain commune pour partager un historique des fraudes et demain mieux la déceler », assure Jean-Baptiste Meriem.

Lever les prérequis

La blockchain offre un autre avantage. Elle serait moins coûteuse qu'une refonte du SI car « la mise en œuvre d’une blockchain passe par une intégration dans le système d’information », affirme Jean-Luc Antoine. Mais avant de passer à la massification des smart contracts, certains prérequis devront être levés. En premier lieu les aspects réglementaires. En santé, la loi française impose par exemple que les données soient stockées dans des data centers agréés. Alors que la blockchain repose sur le principe de la répartition. Le recours à la blockchain suppose également que la société dans laquelle elle est diffusée soit rassurée quant à la sécurité des données.

Une chose semble acquise. Les groupes internationaux et particulièrement ceux implantés dans des pays où la législation est moins restrictive sur l'utilisation des données partent avec un avantage sur les autres. Car ils peuvent d'ores et déjà expérimenter la technologie

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