Le doute n'est plus permis après le discours de Theresa May, Premier ministre britannique. Le Royaume-Uni s'oriente vers un hard brexit ouvrant la voie à des transferts d'activités des banques et assurance vers le continent. Reste à savoir quelle place financière sortira gagnante.
L'article 50 du traité de Lisbonne offrant la possibilité de sortir de l'Union européenne n'as pas encore été activé par le Royaume-Uni. Il ne devrait pas l'être avant le mois de mars. Pour autant, les intentions du gouvernement anglais sont claires.
Dans un discours prononcé le 17 janvier, Theresa May, Premier ministre britannique, a en effet annoncé le retrait du marché unique, de l’Union douanière européenne et de la cour de justice de l’Union européenne. Le maintien du passeport européen qui permet aux assureurs britanniques de s’installer et de vendre leurs produits librement dans les pays de l’Union européenne ne semble donc plus d’actualité.
Ce hard Brexit pourrait se révéler être source d'opportunités pour les places financières du continent, à commencer par Francfort et Paris. Rappelons que l'ACPR et l'AMF, à la fin du mois de septembre 2016 avaient annoncé plusieurs mesures destinées à faciliter l'acueil d'entités installées à Londres. « La procédure d’agrément pourra être accélérée et simplifiée, en se fondant notamment sur les documents en anglais déjà disponibles », indiquaient alors les deux autorités de supervision.
Plusieurs annonces ont été faites dans ce sens. HSBC a ainsi dévoilé son intention de transférer 1.000 salariés de Londres à Paris et 20% des revenus de sa banque d'investissement. Selon Handesblatt, Goldman Sachs pourrait envoyer 1000 de ses collaborateurs à Francfort. Lloyds Banking Group envisage aussi un transfert partiel vers Francfort. Avantage à l'Allemagne pour l'heure sur les plans déjà dévoilés.
Les indécis
Mais il reste les indécis. Pour JP Morgan, ce sont 4.000 salariés qui pourraient déménager. La destination est encore inconnue. A Davos, le président d'UBS a souligné que sa société ne « pouvait pas se permettre d'être optimiste et qu'une partie du personnel serait envoyée ailleurs en Europe », sans donner de chiffre ni de localisation précis. A la City, le secteur de l'assurance est, pour le moment, resté plutôt discret sur le sujet. Le Lloyd's a tout de même évoqué l'installation d'une filiale européenne en dehors du Royaume-Uni. Mais la localisation ne sera révélée qu'au mois d'avril.
En France les choses s'accélèrent, « Nous attendions d'y voir plus clair sur les intentions britanniques avant de lancer les manoeuvres", nous confie-t-on à l'Apref, ardent défenseur de la Place de Paris. Avec la FFA, une étude va être lancée sur les moyens de rendre la place de Paris attractive pour les candidats à la traversée de la Manche. Il faudra en outre compter sur Dublin et le Luxembourg qui voudront aussi leur part du gâteau.
À voir aussi
Royaume-Uni : Une réforme post-Brexit du secteur de l'assurance
Eiopa : Un marché toujours sous pression