Bruno Le Maire : « Il faut aller plus loin dans l'allègement de Solvabilité 2 »
À l'occasion d'un discours prononcé lors de la conférence internationale de la FFA, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances, a appelé à aller plus loin dans les mesures d'allègement sur la charge en capital dans le cadre de Solvabilité 2.
« L'assurance est un secteur stratégique », a lancé Bruno Le Maire, ministre de l’Économie et des Finances lors d'un discours prononcé à l'occasion de la conférence internationale de la FFA. Alors que la revoyure de Solvabilité 2 va s'ouvrir en 2020, Bruno Le Maire s'est montré particulièrement combatif. Dans le contexte de taux bas et mu par cette volonté de financer l'économie réelle, le gouvernement français compte bien peser dans les débats sur S2 et plus particulièrement sur les questions de charge en capital. Ce dernier plaide ainsi pour abaisser le choc en capital appliqué aux investissements en actions à 22%. « On ne peut pas demander aux assureurs d'investir dans l'économie et les actions et dans le même temps charger la mule sur les règles prudentielles liées aux actions. C'est pourquoi il faut aller plus loin dans les mesures d'allègement. Je souhaite que ce choc de capital de 22% s'applique à la détention de toute action participant effectivement au financement de notre économie », a-t-il annoncé.
Une position qui rejoint celle de la FFA et qui irait plus loin que les mesures prises lors de la dernière révision de Solvabilité 2. La charge en capital passait certes à 22 centimes, mais dans des conditions d'investissements que beaucoup d'assureurs jugeaient trop restrictives.
Le ministre a également plaidé pour le renforcement de la supervision transfrontalière à l'aune des défaillances en cascade qui « ont mis en grande difficulté de nombreuses entreprises en France, notamment dans le bâtiment, du fait d'assureurs agissant en libre prestation de service ».
« Le fonds euros ne va pas disparaître du jour au lendemain »
Mais au-delà du cadre européen, Bruno Le Maire souhaite mettre en œuvre un nouveau cadre international « pour favoriser une concurrence équitable entre toutes les juridictions. Il faut cesser d'ouvrir nos portes à des concurrents qui ne seraient pas soumis aux mêmes règles prudentielles », a-t-il martelé.
Enfin, conscient que la situation actuelle de taux bas, voire négatifs appelait à des changements, le locataire de Bercy a demandé aux assureurs de ne pas céder « à la panique. Il faut rester serein et s'inscrire dans une perspective de long terme. Le fonds euros ne va pas disparaître du jour au lendemain, mais nous devons travailler ensemble à la création de nouveaux produits. Mon rôle à moi sera de prévoir les allègements fiscaux qui inciteront les épargnants à se positionner sur ces nouveaux supports ».
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