Le 3 décembre dernier s’est tenue la deuxième édition du club Grands Risques du Cercle Lab. En présence de Florence Louppe (Directrice générale de HDI Global SE France), marraine de ce club, et Pierre Marchon (Directeur général de Théorème) ,expert, cette réunion avait pour thème le risque cyber et son assurabilité.

Cette deuxième réunion a d’abord été introduite par Adrien Caprai et Hubert Chenut, co-fondateurs du cabinet CnC Expertise, qui ont dressé un historique de l’assurance cyber sur le marché français et un état des lieux des différentes couvertures et des acteurs positionnés sur ce segment dans l’Hexagone. « On observe aujourd’hui une orientation sur la prévention et une très grande maturité technique présente dans les compagnies en France et qui n’était pas présente il y a encore deux ans », indiquent ces derniers en début de réunion.

Les participants ont ensuite abordé la question de la réduction des capacités disponibles sur ce marché. « Entre la capacité théorique que l’on est capable de déployer et la capacité réelle que l’on accepte de mettre sur un risque, il y a aujourd’hui une différence. Cela dépend de la visibilité et de la qualité de ces risques, mais surtout du prix auquel le client va vouloir l’acheter », note une responsable de compagnie. Avec une capacité standard déployée par les grands assureurs du cyber en France de l’ordre de 10M d’euros aujourd'hui, « elle est là pour rémunérer la qualité du risque avec un prix adapté », ajoute un intervenant.

La réunion s’est ensuite poursuivie autour de la tendance de certains acteurs à se désengager de ce risque, avec en toile de fonds le sujet de l’information et la communication en cas d’attaque. « Le plan de détection et de remédiation d’une entreprise est un point clé pour que les assureurs puissent continuer à couvrir ce risque », lance un participant. « Les avancées technologiques qui font une prévention active et une détection rapide des attaques dans une entreprise sont aujourd’hui efficaces. Les EDR de nouvelle génération ont des capacités de déception beaucoup plus évoluée, et permettent in fine d’avoir un transfert de risque plus facile », notent ensuite nos experts.

La question de l’évolution du risque a ensuite été abordée entre les participant(e)s, avec pour conséquence une correction et une réécriture des textes et des niveaux de garantie qui l’accompagnent. « Toute entreprise peut se faire attaquer, mais l’aléa est conservé. Toutefois cela pose des questions sur l’évolution du risque et les assureurs doivent réagir en fonction. Il y a une grosse pression des régulateurs et des réassureurs pour que les textes puissent être revus en fonction », note sur ce point un courtier présent lors de la réunion. « C’est un sujet qui doit aujourd’hui être remonté au niveau des boards et des directions générales, car il peut mettre une entreprise à plat ».

Enfin, après avoir évoqué le sujet des couvertures silencieuses, la question du rôle des réassureurs a justement été abordé durant la discussion. « ces derniers nous posent beaucoup de questions avec la volonté de mieux comprendre et de mieux maitriser l’équilibre des portefeuilles », note un assureur durant l’échange. « Certains réassureurs s’engagent également en direct sur de grands programmes avec de la capacité, ce qui montre que le marché est encore attractif et veut grandir », ajoute une participante. « Pour notre part, nous avons un contact très limité avec les réassureurs qui sont une alternative lorsque l’on a épuisé nos solutions avec des assureurs traditionnels. De plus, les restrictions sur les garanties et les conditions tarifaires plus élevées qu’ils imposent nous donnent aujourd’hui des retours peu positifs », conclut un courtier.

La prochaine réunion du club Distribution qui se tiendra le 29 janvier prochain sur le thème « Conseil / prévention / risk management : comment la Covid-19 va changer la donne ? ». N’hésitez pas à consulter toute l’actualité du Cercle LAB et à vous inscrire.