Aviva doit se concentrer sur ses activités au Royaume-Uni, en Irlande et au Canada, a prévenu le 6 août sa nouvelle patronne Amanda Blanc en dévoilant des résultats plombés par la pandémie et suggérant un désengagement de marchés à l'international.
La directrice générale, l'une des rares femmes à être à la tête d'un groupe de l'indice FTSE-100, est attendue au tournant par les investisseurs qui espèrent une stratégie claire après des années en demi-teinte pour Aviva.
"Nous allons nous concentrer sur nos activités les plus solides au Royaume-Uni, en Irlande et au Canada, déclare Mme Blanc, citée dans le communiqué de présentation des résultats du premier semestre. C'est là où nous allons investir et grandir. Quand nous ne pourrons pas respecter notre stratégie, nous prendrons des actions décisives et nous retirerons des capitaux", ajoute-t-elle, sans donner de calendrier précis.
Pour l'heure, Aviva est présent à la fois dans l'assurance dommages et dans l'assurance vie, avec des implantations dans le monde entier, y compris en Europe continentale et en Chine, qui semblent donc moins prioritaires désormais.
"Aviva n'a jamais été un ensemble très cohérent. Ce n'est pas que les différentes activités sont totalement incompatibles mais elles sont gérées de manière indépendante", remarque Nicholas Hyett, analyste chez Hargreaves Lansdown.
Selon lui, "les mots (de la directrice générale, ndlr) sont peut-être différents mais c'est à peu près la même logique adoptée par Aviva pendant des années. Blanc va devoir montrer qu'elle peut réussir là où les autres ont eu du mal", selon lui.
Des cessions d'actifs pourraient rapporter des milliards de livres au groupe et simplifier sa structure, tout en redonnant du tonus à un cours de Bourse à la traîne depuis de longues années, au grand dam de ses actionnaires.
Aviva a d'ailleurs profité de ses résultats pour annoncer un retour du dividende après l'avoir suspendu en avril pour préserver des finances compte tenu de la pandémie. Même si le groupe estime que l'incertitude reste élevée sur les perspectives économiques, il pense être suffisamment solide financièrement pour verser à nouveau un dividende.
La crise sanitaire a fait plonger son bénéfice net de 26,4% à 821 millions de livres au cours du premier semestre, en raison d'une hausse des indemnisations. Le Covid-19 lui a coûté 165 millions de livres en assurance dommages.
La perspective de cessions et le retour du dividende plaisaient au marché, si bien que l'action du groupe bondissait de 4,12% vers 08H40 GMT.
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