News Assurances Pro a recueilli les propos de Christophe Eberlé, vice-président de l'Institut des Actuaires, pour l'ouverture, ce 22 mai, de son Congrès annuel.
Quel est le thème de cette journée ?
Le Congrès est placé sous le signe de l’innovation. Nous avons souhaité avec Thomas Béard et l'Institut des Actuaires, souligner le rôle important des actuaires en termes d'innovation et de créativité. L'actuariat n'est pas uniquement une matière destinée à appliquer des règles, des méthodes ou des procédures mais c'est aussi une opportunité pour des professionnels de la gestion du risque d'apporter de l'innovation au sein d'un secteur qui en a besoin et qui, demain, aura beaucoup de défis à gérer, que ce soit au niveau des produits ou au niveau de la réglementation.
Pourquoi ce choix de l'innovation ?
Aujourd'hui, l'actuaire est au croisement de plusieurs problématiques et de places où l'innovation est devenue une nécessité. On l'a vu récemment avec l'accord national interprofessionnel où l'actuaire, en tant qu'expert indépendant, aura beaucoup de choses à produire, à gérer. On le voit aussi avec l'épargne et le rapport Berger-Lefebvre.
A ce propos, Karine Berger interviendra lors du Congrès et ce sera l'occasion d'avoir une réflexion sur l'innovation liée à l'épargne et à la gestion de long terme. Le sujet fil rouge de ces dernières années est Solvabilité II.
Il nous faut trouver une solution pour sortir de l'impasse dans laquelle nous sommes depuis maintenant quelques années, sur le pilier 1 principalement. Les actuaires travaillent aujourd'hui à innover et à trouver des solutions réglementaires pour que Solvabilité II puisse être éventuellement mis en place comme prévue en 2016.
Comment la profession se porte-t-elle ?
Les actuaires et l'Institut sont au centre des préoccupations sociétales : l'ANI, l'épargne, Solvabilité II, les retraites... Qui mieux que les actuaires peuvent traiter et évoquer ces sujets pour la partie technique ? La profession a énormément évolué cette année grâce à Solvabilité II et aux responsabilités que le pilier 2 va donner à la fonction actuarielle à travers des problématiques de gouvernance, avec les méthodologies "fit and proper".
Ces deux dernières années, des tensions sont apparues sur le marché de l'emploi par manque d'actuaires. Quelle est la situation aujourd'hui ?
L'Institut des actuaires a cherché effectivement à motiver les formations labellisées pour qu'elles produisent plus d'actuaires. Nous nous rendons compte aujourd'hui qu'après quelques années difficiles qui ont profité aux actuaires en termes d'employabilité et de salaire, nous sommes revenus à une période plus calme dans laquelle on observe un phénomène de stabilisation.
Les compagnies d'assurances ont réussi à s'équiper en compétences actuarielles. Nous ne sommes pas dans un ralentissement, mais dans une stabilisation qui était aussi nécessaire pour calmer les esprits et retrouver une certaine sérénité au niveau du marché du travail.
Quels sont les changements au sein de l'Institut ?
L'Institut lance un nouveau site Internet qui change de version, qui sera compatible 2.0 avec beaucoup d'interactions entre les membres et les différentes manifestations de l'Institut. Et demain, nous changerons de locaux. Aujourd'hui, ce sont 3.200 actuaires qui sont membres de l'Institut.
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