En ce début d'année 2012, je me demande si nous n'avons pas pêché par pessimisme les derniers mois de 2011.
Il faut dire que tous les signaux viraient les uns après les autres à l'écarlate : la crise financière et la dégringolade des valeurs boursières, la crise économique et les fermetures d'usines en cascade, la crise des dettes souveraines européennes et les perspectives de mise au régime des peuples pour brûler les " Grèce " en trop… 2012 ne sentait vraiment pas bon.
D'autant que les médias nous ont rappelé en masse que d'après les calculs d'une civilisation disparue au XVIème siècle, il existerait un risque de ne pas en voir le bout… Du coup, tout pouvait tranquillement partir en vrille. Y compris dans l'assurance, où le navire Groupama subissait de sérieuses avaries, laissant penser que le gros temps n'allait pas limiter ses dégâts à la seule rue d'Astorg. Le temps des cerises n'était pas prêt de revenir et dans l'assurance, on se préparait déjà à celui des noyaux.
2012 est arrivé. Mais pas le pire, visiblement. A la FFSA, les jolies rimes de Bernard SPITZ (assurance = confiance, résistance, croissance et constance) ont voulu tempérer les désespérances les plus folles. Au Gema, Gérard ANDRECK a laissé entendre que les résultats des mutuelles seraient positifs dans la majorité des cas.
Du côté de l'assurance vie, le début de l'année 2012 a marqué une petite inflexion dans la persistance de la décollecte : les prestations restent certes à un niveau élevé, mais les cotisations sont reparties dans le bon sens. Logique : les taux de rendements servis par les assureurs en 2011 ont eu des vitrines correctes.
Mais est-ce que remettre des sous dans le bas de laine, c'est avoir moins le moral dans les chaussettes ? Réalimenter l'épargne de précaution est-il un signe de confiance dans le placement ou de craintes pour l'avenir ? Le long terme n'est plus un chemin droit. Les soubresauts du court terme, de plus en plus soudains et violents, sont susceptibles de dévier un peu partout les certitudes et les idées les plus fortes. Sans doute l'une des raisons pour laquelle l'élection présidentielle est aussi ouverte : qui sait, aujourd'hui, à quel saint se vouer ?
Louis-Christian de Baudus, directeur de la rédaction de La Lettre de l'assurance
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