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Chronique : Quel rôle pour les solutions alternatives de réassurance ?

jeudi 27 août 2015
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Les frontières entre la réassurance traditionnelle et les solutions alternatives ne cessent de s’estomper. Ainsi, l’afflux de nouveaux capitaux visant à couvrir les risques traditionnellement réassurés pèse sur la tarification. A titre d’illustration, plus de 5 milliards de dollars d’obligations catastrophes ont été émises depuis le début de l’année ce qui porte l’encours total à environ $24 milliards. Standard & Poor’s a noté bon nombre de ces émissions de « BB-» à « A-».

Le recours à ces instruments n’est plus le seul fait des sociétés d’assurance ou de réassurance. Aux Etats-Unis notamment, des entités du secteur public y ont eu recours afin d’optimiser leur couverture. Par ailleurs, un assureur chinois a pour la première fois émis une obligation catastrophe afin de protéger son exposition domestique.

Au-delà du risque tempête bien connu des investisseurs spécialisés, les obligations catastrophes récemment émises permettent désormais de couvrir d’autres risques, notamment ceux liés aux tremblements de terre. De plus, les maturités ont été étendues et il n’est à présent plus rare de trouver des émissions à échéance cinq ans. Enfin, des obligations catastrophes couvrant des risques vie ont aussi été émises récemment, visant à couvrir des risques de mortalité extrême ou bien encore à cristalliser la rentabilité future attendue sur un portefeuille d’assurance-vie.

Ces opérations devenues très fréquentes sont soutenues par le faible niveau actuel enregistré sur le front des catastrophes naturelles. Par ailleurs, la détention de telles obligations apporte un élément de diversification très apprécié des investisseurs qui sont principalement exposés à des risques de crédit. D’ailleurs, ces derniers acceptent des termes et conditions de plus en plus favorables aux émetteurs, tels que des clauses de remboursement anticipé ou de redéfinition des paramètres avant terme.

Dans un tel contexte de développement rapide, nous restons attentifs à un certain nombre de phénomènes qui caractérisent le marché actuel : la liquidité des instruments émis qui est moindre que sur d’autres marchés obligataires plus traditionnels, le degré de compréhension et la capacité des investisseurs à mener des investigations approfondies sur ces instruments complexes, et enfin les niveaux de rémunération offerts aux investisseurs qui pourraient ne pas nécessairement correspondre aux probabilités d’occurrence des risques sous-jacents.

Marc-Philippe Juilliard,

Directeur pour le secteur assurance chez Standard & Poor’s

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