Climat : Axa veut accélérer sur sa branche assurance
Le groupe Axa publie la 6ème édition de son rapport climat et dévoile les nouvelles orientations stratégiques du groupe ainsi que les changements qui se poursuivront dans la course au ralentissement du réchauffement climatique.
À quelques mois de la prochaine COP 26, en novembre prochain à Glasgow, le groupe Axa a annoncé étendre sa stratégie climat à ses activités d'assurance, ainsi que sa volonté de poursuivre ses engagements sur les investissements. « Nous avons derrière nous la phase d’apprentissage, nous sommes à présent dans une phase d’accélération », indique Céline Soubranne, directrice du développement durable du groupe Axa.
L’extension du domaine de lutte
Durant la présentation de son rapport climat, le groupe a notamment annoncé son ambition de créer « une trajectoire net zéro » sur ses activités assurance, encore inexistante aujourd’hui. « Nous démarrons à partir d’une page blanche sur ce sujet, comme il y a 5 ans lorsque l’on a commencé avec les investissements », commente Céline Soubranne. Pour faire face à ce défi climatique, l’assureur ne se lancera pas seul. Axa prendra la présidence de Net-Zero Insurance Alliance, réunissant Allianz, Aviva, Scor, Swiss Re, Munich Re et Zurich. Le but est de définir une méthodologie et une trajectoire communes pour l’ensemble des activités d’assurance.
« Sur la gestion de sinistres nous pouvons avoir une vraie matérialité de notre action en reconstruisant 'en vert', indique la directrice du développement durable. Sur l'assurance auto, par exemple, l'économie circulaire que représente l'utilisation des pièces réutilisées en cas de réparation est peu utilisée en Europe, les pièces de seconde main représentent 30% des pièces utilisées ».
L’accélération réglementaire
« Le règlementaire va prendre le pas sur la démarche volontaire », indique Céline Soubranne. Alors que l'engagement climatique pouvait représenter un facteur de démarcation sur le marché, il est devenu aujourd’hui incontournable, avec un renforcement de la réglementation et des enjeux souverains. On le voit notamment avec l’article 173 de la loi sur la transition énergétique qui s’adresse à plus de 840 investisseurs institutionnels, tenus de publier avec transparence leur intégration des critères ESG dans leurs opérations d’investissement.
« Nous avons constaté également une accélération sans précédent des actions de l’Union Européenne, avec le SFDR appliqué depuis le mois de mars 2021, qui demande une réelle transparence de nos fonds », commente Céline Soubranne. Cette transparence sera renforcée dès 2022, avec une nouvelle mesure de l’UE concernant la taxonomie qui sera désormais rendue publique pour chaque activité d’investissement et d’assurance. En 2021, la branche d’investissement du groupe Axa comptait 90% de ses fonds classés en article 8 et 9. « Ces mesures nous permettront d’accélérer et sécuriser nos trajectoires avec la publication normée et comparable des autres entreprises », indique la directrice du développement durable.
L’investissement vert
Sur les investissements verts et avec l’objectif de baisser son empreinte carbone de 20% d'ici 2025, le groupe a augmenté de 1Md d’euros son investissement vert par rapport à 2019. Il s'élève aujourd'hui à 25Mds d’euros. Du côté de l’investissement bond, initié en 2019 avec le Crédit Agricole, le groupe qui avait investi 100M d’euros il y a deux ans, a annoncé en 2021 une enveloppe de 200M d’euros.
En tant qu'actionnaire, la directrice du développement durable a exprimé sa volonté de « faire bouger les entreprises ». C'est pourquoi le groupe tourne 45% de ses actions portées durant l'année vers la lutte contre le changement climatique et la protection de la diversité.
Cependant, le président de la Net Zero Insurance Alliance, actionnaire du géant pétrolier Total, a voté en faveur de la stratégie climatique du groupe en mai dernier. « Nous avions demandé plus de données sur le scope 3 pour piloter notre engagement ainsi que plus d’investissement dans les renouvelables. À partir du moment où nous avons obtenu ce qui était souhaité, nous n’avions pas d’élément pour voter contre. Dans un deuxième temps, en termes de parcours de transition, Total fait partie des plus avancés dans le monde sur le chemin de la transition. Nous continuons le dialogue, pour aller plus loin », conclut Céline Soubranne.
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