Climat : Les 15 pistes d’adaptation proposées par Agéa

mardi 9 janvier 2024
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Agéa publie un livre blanc sur les enjeux assurantiels liés au climat. La fédération nationale des syndicats d’agents généraux y livre une quinzaine de pistes d’adaptation du marché dans un contexte de sinistralité climatique exacerbée.

Agéa vient de publier un livre blanc sur les enjeux assurantiels liés au climat. Dans ce rapport issu d’un groupe de travail dédié, la fédération nationale des syndicats d’agents généraux revient en détail sur les changements climatiques de ces dernières années et leurs incidences sur le marché de l’assurance.

Elle y fait surtout 15 propositions visant à adapter le marché de l’assurance dommages, des propositions également adressées au ministère de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, en amont de la publication des travaux menés dans le cadre de la mission gouvernementale sur l’assurabilité des risques climatiques conduite par Thierry Langreney.

« Il est inconcevable, qu’aujourd’hui, de nombreux Français ne puissent pas s’assurer en raison d’une trop grande exposition à la sinistralité naturelle. Nous devons engager la transition écologique de notre profession, pour favoriser celle du pays, dans un esprit de mutualisation accrue des risques climatiques et de développement d’une prévention adaptée », déclare en introduction du rapport Pascal Chapelon, le président d’Agéa.

15 propositions

Parmi les propositions clé visant à adapter l’assurance dommages des particuliers et des entreprises au changement climatique, Agéa préconisait notamment de « revaloriser la surprime « catastrophe naturelle » pour assurer la pérennité du régime d’indemnisation des catastrophes naturelles tout en la maintenant à un niveau supportable pour les assurés ». C’est chose fait depuis le 28 décembre dernier, Bercy ayant tranché pour une surprime à 20% à compter de 2025.

La fédération souhaite également « maintenir une offre assurantielle en MRH et MRP sur tout le territoire pour bénéficier du régime « Cat Nat ». « Ces mesures devront être adaptées dans les territoires ultramarins, en raison de leur situation spécifique », précise la fédération. Cette dernière insiste également sur la nécessité de créer un « Observatoire sur l’assurabilité des risques climatiques », dans le but de centraliser les données sur la sinistralité et l’offre assurantielle sur le territoire national.

Parmi les autres propositions, Agéa veut notamment « pour chaque bien immobilier et foncier, un diagnostic de vulnérabilité aux risques naturels, sur le même modèle que celui sur la performance énergétique, qui influerait sur les conditions d’accès aux contrats MRH et MRP ».

Améliorer les filières

La fédération souhaite également rehausser le budget alloué au fonds Barnier et « étendre son périmètre d’action à la prévention contre le risque d’érosion du trait de côte », ou encore assainir et pérenniser la filière panneaux photovoltaïque « et la rendre plus assurable ».

Agéa n’oublie pas non plus la filière bois ou encore l’assurance récolte pour laquelle elle préconise notamment de simplifier les démarches d’indemnisation des exploitants agricoles et la mise en place d’« un système d’indemnisation des pertes agricoles sur le modèle de la garantie pour perte d’exploitation ».

Dans son rapport de près de 100 pages, qu’elle présentera lors d’une Convention Climat le 28 mars 2024 devant les acteurs du secteur de l’assurance et les représentants des pouvoirs publics, Agéa souhaite surtout jouer un rôle de « relais et de porteur de solutions » pour établir in fine la mise en place d’une nouvelle articulation entre les dispositifs publics et les décisions des entreprises d’assurance.

« Ce travail de longue haleine permet de nourrir la réflexion des assureurs et des décideurs publics pour faire évoluer notre régime assurantiel », conclut Pascal Chapelon.

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