Le géant allemand de la réassurance Munich Re se désengage de ses activités dans le charbon, en raison de la transition énergétique en cours du fait du réchauffement climatique, a annoncé lundi son patron dans la presse.
"Nous allons cesser d'assurer les centrales au charbon ou les mines de charbon individuelles dans les pays industrialisés", a écrit le PDG du groupe, Joachim Wenning, dans une tribune publiée par la Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Cette décision va souffrir d'exceptions "chez les clients actifs ou dans les pays émergents", où la situation sera examinée au cas par cas. En tant qu'investisseur sur les marchés financiers, le groupe munichois compte aussi arrêter de placer ses liquidités dans des actions ou obligations d'entreprises "qui réalisent plus de 30% de leur chiffre d'affaires dans le charbon", ajoute M. Wenning.
Derrière ces décisions, le constat que le charbon est, parmi les matières premières fossiles, celle qui émet le plus d'émissions de gaz carbonique (CO2), menaçant ainsi l'objectif de limiter la hausse des températures mondiales à 2°C figurant dans l'accord mondial de Paris signé en 2015 contre le réchauffement climatique. Munich Re emboîte le pas d'autres grands d'Europe. Le suisse Swiss Re, les français Scor et Axa, l'allemand Allianz et l'italien Generali ont déjà fait des annonces similaires.
Comme ces derniers, Munich Re compte se tourner vers les énergies dites propres. Ce nouveau désengagement a du poids en Allemagne où près de 40% de l'électricité provient du charbon. L'ONG environnementale Urgewald a salué lundi "un pas positif" de Munich Re mais "qui ne va pas assez loin", le groupe se laissant la possibilité d'assurer des centrales au charbon dans les pays émergents, notamment en Asie.
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