Complémentaire santé d’entreprise : Les options facultatives se développent
INFOGRAPHIES - Environ 40% des salariés couverts par une complémentaire santé disposent d’un contrat avec des options facultatives à leur charge, selon le 13ème baromètre de la prévoyance réalisé par le CTIP et le Crédoc.
La généralisation de la complémentaire santé a eu un effet neutre sur le taux de couverture des Français, qui reste stable autour de 92%. En revanche, il y a eu un transfert des contrats individuels vers les collectifs.
Le nombre d’entreprises non couvertes a fortement baissé entre 2015 et 2017, passant de 28% à 7%. En revanche, depuis 2017, ce chiffre stagne. Le premier frein reste le coût pour 39% des entreprises non couvertes, suivi de la complexité administrative (33%) et du manque de temps (32%).
Le taux de couverture en complémentaire santé change considérablement en fonction de la nature du contrat de travail. Les salariés précaires sont particulièrement mal couverts. Uniquement 35% des salariés en CDD disposent d’une couverture santé, tandis que 75% des salariés en CDI bénéficient d’une couverture collective.
En 2019, 40% des salariés couverts par un contrat d’entreprise disposent d’un contrat avec options facultatives à la charge du salarié, tandis qu’ils n'étaient que 14% en 2015.Concernant le tarif, 49% des salariés ayant une couverture santé considèrent qu’elle a « le juste prix », 26% considèrent qu’elle n’est pas chère, 14% la jugent trop chère et 7% un peu trop chère. La prise en charge de l’employeur d’au moins la moitié du prix de la couverture peut expliquer cette perception. « Les Français accordent de plus en plus d’importance à la santé et sont prêts à payer pour leur santé », explique le Crédoc. Enfin, « comme la cotisation de la couverture santé est prélevée dans la fiche de paie, les salariés n’en perçoivent pas forcement le coût », ajoute le Crédoc.
Le baromètre du Crédoc confirme la tendance observée par l’Irdes s'agissant de l’impact de l’ANI sur le développement de la couverture prévoyance des entreprises. 88% des entreprises proposent au moins une garantie prévoyance, le même taux qu’en 2013. En revanche, risque par risque, le nombre de salariés couverts a fortement augmenté sous l’effet de l’ANI. Par exemple, le pourcentage des salariés couverts en invalidité est passé de 52% en 2015 à 61% en 2017. Deux ans plus tard, ce taux reste stable à 60%.
Ce baromètre constate également un intérêt décroissant de la part des entreprises et des salariés pour une couverture dépendance. Uniquement 29% des salariés se disent concernés personnellement par la dépendance et 11% en tant qu’aidants potentiels. Cette faible projection s’explique par la difficulté à anticiper la fin de vie, par l’idée que la dépendance relève de la vie privée et par une attente de la part des Français de la prise en charge de ce risque par les pouvoirs publics. Du côté des entreprises, 58% des répondants sont intéressés ou ont mis en place une couverture dépendance, soit 8 points de plus qu'en 2017.
Des attentes en matière de prévention
En ce qui concerne les attentes des salariés en matière de services, 41% des salariés et 39% des entreprises souhaitent des actions de prévention santé (bilan de santé, dépistage, sevrage tabagique…). 69% des salariés et 74% des entreprises évoquent des bilans de santé. L’assistance à domicile en cas de problème (aide-ménagère, garde d’enfant…) est demandé par 60% des salariés et 53% des entreprises. L’intérêt des salariés pour les réseaux de soins a baissé de 12 points entre 2013 et 2019 pour atteindre 51% en 2019.
Jean-Paul Lacam, délégué général du CTIP, fera valoir ses droits à la retraite le 31 janvier 2020. Dans sa dernière intervention face à la presse, il a formulé ses vœux pour les prochaines années : « Redonner toute la place au dialogue social et aller vers moins d’État. Face aux mutations de notre société, les groupes de protection sociale sont bien placés pour proposer des prestations dans le respect des spécificités de chacun ».
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