Complémentaire santé : Hausse de 2,8% des prestations versées en 2018
INFOGRAPHIES - Entre 2017 et 2018, les prestations santé versées par les organismes complémentaires ont augmenté de 2,8%, notamment à cause de l’augmentation des contrats collectifs, selon une étude de la Drees. Les sociétés d’assurance améliorent leur rentabilité tandis que celle les mutuelles se dégrade et que le déficit des institutions de prévoyance se réduit.
Suite à la généralisation de la complémentaire santé, la part des contrats collectifs dans les cotisations santé atteint 48% en 2018, contre 47% en 2017, 46% en 2016, et 44% en 2015, selon le rapport annuel sur la situation financière des organismes complémentaires, publié par la Drees, à destination du Parlement. Ce gain de 3,6 points de parts de marché a eu plusieurs impacts sur le marché de la santé complémentaire. Les prestations sont en hausse de 2,8% en 2018, après avoir augmenté 1,1% en 2017 et 1,8% en 2016. La part que prennent en charge les complémentaires dans la consommation de soins et de biens médicaux atteint 13,4% en 2018, soit une hausse de 0,3 point en un an. Les postes qui augmentent le plus sont l’optique et le dentaire. Les complémentaires ont remboursé en 2018 74,2% de la dépense en optique et 42,2% des soins dentaires.
La Drees indique que les institutions de prévoyance offrent un remboursement plus important en optique et dentaire que les autres types d’organismes. Sur 100 euros de cotisation, les IP remboursent 17€ en optique, contre 13€ pour les sociétés d’assurance et 11€ pour les mutuelles. En dentaire, les IP remboursent 18€, contre 12€ pour les mutuelles et 11€ pour les sociétés d’assurance. En revanche, les IP offrent un niveau de remboursement plus faible sur les hospitalisations et les médicaments que les mutuelles.
Le taux de redistribution reste stable
Le taux de distribution, à savoir la part des cotisations reversée sous forme de prestations s’élève à 79%, stable par rapport à 2017. Si les contrats collectifs atteignent un taux de distribution de 85%, les contrats individuels ne distribuent que 73% de la cotisation sous forme de prestations. Par famille, les institutions de prévoyance offrent le meilleur taux de distribution (85%), devant les mutuelles (79%) et les sociétés d’assurances (75%).
La Drees souligne cependant une dégradation du retour sur cotisations sur une longue période, car il était de 81% en 2011. Ceci s’explique par une hausse des charges de gestion, qui ont augmenté en proportion sur la période, mais également par les « réformes de maîtrise des dépenses (contrat responsable, limitation des garanties les plus généreuses, réseaux de soins, bonis…) », pointe la Drees. Le taux moyen de frais de gestion s’élève à 20% des cotisations collectées hors taxe (22% pour les sociétés d’assurance, 20% pour les mutuelles et 16% pour les institutions de prévoyance).
En 2018, ces charges de gestion ont augmenté de 4,1% pour les sociétés d’assurance et de 2,1% pour les mutuelles tandis qu’elles sont restées stables pour les institutions de prévoyance. Toutes familles confondues, les frais de gestion ont augmenté ces dernières années, souligne la Drees, passant de 19% en 2011 à 20% en 2018. Cependant, le taux de 20% demeure stable depuis 2015. La Drees indique que les frais d’acquisition s’élèvent à 57€ par an et par assuré en individuel et de 52€ en collectif.
Rentabilité en légère baisse
Globalement, la rentabilité de l’assurance santé atteint 1,2% des cotisations collectées hors taxe en 2018, soit 436,1 millions d’euros pour tout le secteur. Ce niveau de rentabilité est comparable à celui de 2017 (1,3%). Ce résultat moyen cache des disparités en fonction du contrat et de la famille d’organisme. Ainsi, les contrats collectifs sont déficitaires de l’ordre de 3,4%, alors que les contrats individuels offrent un excédent de 5,3% des cotisations, en moyenne.
Les sociétés d’assurances améliorent leur rentabilité (2,9% en 2018 contre 2,0% en 2017), tandis que les mutuelles voient leurs excédents considérablement baisser (1,3% en 2018 contre 2,4% en 2017). Le résultat technique des mutuelles se dégrade notamment en assurance collective, pour atteindre -4%. Les institutions de prévoyance présentent un déficit en santé de -2,4%, soit une perte de 158 millions d’euros en 2018. Toutefois, ce déficit se réduit d’année en année, car il était de -2,9% en 2017 et de -3,8% en 2016.
Les résultats en santé sont compensés par des résultats d’autres activités d’assurance et des résultats financiers. L’ensemble des organismes a dégagé en 2018 un résultat net de 7,99 milliards d’euros. Les sociétés d’assurance concentrent à elles seules 7,93 milliards d’euros de résultat net tandis que les mutuelles affichent des excédents nets nettement inférieurs, à 316 millions d’euros. Les institutions de prévoyance ont perdu 292 millions d’euros en 2018.
Rapporté aux cotisations encaissées, le résultat net des sociétés d’assurance est également en amélioration (5,0% en 2018 contre 4,4% en 2017) tandis que celui des institutions de prévoyance se dégrade de 0,6 point pour atteindre -2,0% et celui des mutuelles est en léger recul (1,5% contre 1,6% en 2017). Toutes familles confondues, le résultat net atteint 4,1% des cotisations collectées.
Le ratio de couverture solvabilité 2 SCR du secteur s’élève à 226% en 2018. Les mutuelles affichent un meilleure ratio de solvabilité (279%) suivies des institutions de prévoyance (249%) et des sociétés d’assurances (218%).
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