Complémentaire santé : La Mutualité française veut généraliser la généralisation
VIDEO - Lancée en 2012 lors du dernier congrès de la Mutualité par François Hollande, la généralisation de la complémentaire santé démarre timidement dans les petites entreprises. A l'occasion de son 41e congrès, la Mutualité française souhaite généraliser la complémentaire santé à tous, retraités et chômeurs compris.
"Pour les retraités en particulier, c’est la quadruple peine : alors que leur revenu d’activité baisse et que les problèmes de santé sont plus fréquents à leur âge, ils perdent le cofinancement de leurs cotisations par leur employeur et les aides fiscales et sociales dont bénéficie le contrat collectif de leur entreprise. Le coût d’un contrat santé peut ainsi être multiplié par plus de 3 et passer en moyenne de 300 à 1.000 euros par an ! C’est inacceptable et insupportable financièrement pour un nombre croissant d’entre eux", lance Etienne Caniard, président de la Mutualité française dans un communiqué.
Il faut dire que ces populations sont les grandes oubliées de l'ANI. L'accord national interprofessionnel concerne en effet 4 millions de salariés dont 3,6 millions sont déjà couverts à titre individuel. Qui pour financer cette seconde couche de généralisation ? Pour les salariés, le financement est a minima pris en charge à 50% par l'entreprise. Mais les chômeurs, les retraités n'ayant pas d'employeur, la Mutualité propose une remise à plat des dispositifs d'aides déjà existants. "Aujourd’hui, les salariés et leur famille – via les contrats collectifs d’entreprise - bénéficient d’aides fiscales et sociales qui atteignent 3,5 milliards d’euros, alors que les retraités et chômeurs de longue durée - notamment - n’ont droit à aucune aide de ce type", précise Etienne Caniard.
1,1 million de salariés déjà couverts dans le cadre de l'Ani
L'idée portée par la FNMF serait de lisser le tarif des complémentaires santé en articulant mieux les aides déjà existantes (ACS, CMU-C, contrats collectifs, contrats Madelin...). L'avantage selon la Mutualité française et que cela n’engendrerait pas de surcoût pour l'Etat. Un argument de poids en ces temps de rigueur.
Du côté de la généralisation déjà en marche pour les salariés des TPE et des PME, les affaires démarrent lentement. Alors que la plupart des acteurs ont lancé leur offre avec pour nombre d'entre eux des objectifs ambitieux, un rapport de la CFDT révélé par le Figaro dresse un premier bilan de l'ANI. Selon la centrale, début juin, 1,1 million de salariés auraient déjà bénéficié de l'Ani, soit environ 25% du marché. A 6 mois de l'entrée en vigueur de la généralisation de la complémentaire santé, la bataille va continuer de faire rage, même si certains acteurs prévoient en déploiement progressif jusque dans le courant de l'année 2016. "Il n'y aura pas de grand soir de l'Ani" prédisait ainsi Sylvie Langlois, directrice générale de Ciprés.
Contractualiser avec les professionnels de santé
Reste que généraliser la généralisation permettrait à 2,9 millions de Français de bénéficier d'une complémentaire et de lutter contre le renoncement aux soins, argumente la Mutualité Française. Cette dernière fait par ailleurs d'autres propositions en ce sens comme le développement des réseaux de soins et la rénovation du système conventionnel des professionnels de santé pour permettre aux Ocam de contractualiser avec les médecins. Objectif de cette dernière mesure, lutter contre les dépassements d'honoraires qui ont atteint 2,8Mds d'euros en 2014, en hausse de 6,6% par rapport à 2012 selon l'Observatoire citoyen des restes à charge.
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Pour aller plus loin nous avions abordé les bouleversements de l'assurance santé individuelle et collective dans le 1er épisode du Grand Format de News Assurances Pro.
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