Courtage : Aon sous le coup d’un avertissement de l’antitrust
Moins d’un mois après la suspension de son enquête sur son projet d’acquisition de Willis Towers Watson, la Commission Européenne s’apprête à infliger à Aon un avertissement. Le calendrier de l’opération pourrait être impacté.
Alors que la Commission Européenne avait suspendu en février dernier son enquête sur le projet de rachat de Willis Towers Watson par Aon à cause d’« informations manquantes » , l’organe de contrôle des lois antitrust serait sur le point d’adresser un avertissement au géant dirigé par Greg Case.
Selon Reuters, qui cite deux sources proches du dossier, « Aon va devoir faire face à une liste d’objections qu’elle devra surmonter par des concessions pour poursuivre son offre de 30 milliards de dollars sur Willis Towers Watson ». L’agence précise que la Commission Européenne craint que ce rachat ne fasse grimper les prix et freine l'innovation. Cette dernière se préparerait d'ailleurs à communiquer sur les griefs reprochés au courtier, ainsi qu’à la rédaction d’un acte d’accusation sur l’éventuel préjudice concurrentiel.
Surtout, cet avertissement pourrait venir contrarier le timing visant à boucler l’opération au premier semestre 2021. Pour éviter un acte d’accusation, Aon va ainsi devoir faire des concessions et trouver des solutions pour répondre aux préoccupations de l’organe de contrôle de la Commission Européenne. Pour l’heure, le courtier aurait refusé de céder les activités de réassurance de Willis comme préconisé par l’antitrust. Toujours selon Reuters, le courtier a environ deux semaines pour répondre et peut demander une audience à huis clos.