Courtage : Digital Insure poursuit sa stratégie de diversification
INTERVIEW - Fabrice Couturier et Jean Orgonasi, co-fondateurs de Digital Insure avec Richard Thibault, annoncent le lancement d’une offre d’assurance prévoyance Madelin et détaillent leurs ambitions pour les prochaines années.
Comment s’est passée l’année 2020 pour Digital Insure ?
Nous sommes aujourd’hui 112 collaborateurs, avons 300.000 contrats en gestion, et enregistrons entre 60.000 et 70.000 affaires nouvelles par an. 2020 a été forcément une année plus compliquée sur le plan commercial mais le premier semestre 2021 a été très bon et nous avons retrouvé notre rythme de croissance. Notre plateforme digitale est en mesure de communiquer avec 13 porteurs de risques et 4 réassureurs différents (Swiss Re, Hannover Re, Partner Re et Scor) .
Allez-vous vous développer auprès de nouveaux distributeurs ?
Nous sommes un acteur BtoBtoC et avons aujourd’hui 8.000 points de vente connectés. Nos partenaires distributeurs sont les courtiers en crédit, les courtiers en assurance, les réseaux bancaires et les web players comme Pretto et Luko, qui vient de lancer une assurance emprunteur avec notre plateforme. Nous avons comme axe stratégique de nous développer davantage sur les réseaux bancaires, grâce notamment à notre offre prévoyance individuelle et nos outils de souscription simplifiants et à forte valeur ajoutée en matière de conseil.
Vous avez démarré par l’assurance emprunteur et lancé les premières offres prévoyance en janvier 2020. Sur quels nouveaux marchés allez-vous vous développer ?
Nous utilisons la même plateforme pour l’emprunteur et la prévoyance individuelle. Nous sommes le seul acteur du marché à être en full API en prévoyance. Nous ne souhaitons pas vendre la prévoyance seulement en stand alone, mais coupler l’assurance de crédit et la prévoyance, dans une démarche de cross-selling.
Nous lançons aujourd’hui une offre de prévoyance TNS Madelin, assurée par Groupama Gan Vie et réassurée par Swiss Re. Elle complète notre gamme de prévoyance individuelle composée des garanties homme clé, contrat associé, prévoyance familiale, droit de succession et TNS en capital.
Quelle est la particularité de cette offre ?
Nous avons travaillé avec la start-up Fasst pour construire les parcours d’avant-vente. Le distributeur sera en mesure de dimensionner les capitaux et les indemnités journalières et de les adapter aux besoins des clients. La valeur ajoutée de Digital Insure est sa capacité à apporter des interfaces pour permettre à des conseillers, même non experts, de distribuer des produits de prévoyance, comme, par exemple, les conseillers bancaires, des spécialistes en IARD ou les CGP. Nos partenaires distributeurs sont accompagnés de bout en bout et la brique de conseil « augmenté » est très appréciée.
Quelle est votre stratégie de collaboration avec les start-up ?
Notre volonté est de construire un écosystème de start-up autour de Digital Insure. Nous avons identifié des start-up à forte valeur ajoutée qui développent des interfaces digitales, spécialistes d’un maillon de la chaîne, qui nous aident à bâtir les parcours de distribution les plus performants. Nous avons prévu d’investir quelques millions d’euros dans ces start-up. Nous avons pris une participation minoritaire dans Fasst et MySofie et nous sommes l’actionnaire majoritaire de So-soft. La prochaine étape est de faire travailler ensemble et transversalement les différentes start-up de cet écosystème afin de créer de nouveaux services.
Souhaitez-vous vous lancer dans le secteur de la complémentaire santé ?
Après la prévoyance, nous allons nous intéresser au marché de la santé, mais cette fois-ci en déléguant la gestion. L’idée est d’investir le marché de la santé individuelle ainsi que celui de la santé et prévoyance des TPE, toujours dans une logique BtoBtoC. Sur le marché des entreprises de moins de 6 salariés, nos briques de sélection médicale peuvent jouer un rôle important pour faciliter et accélérer la souscription des couvertures prévoyance.
Quels autres domaines souhaitez-vous investir ?
Suite à l’entrée d’Odealim dans notre capital, nous allons aussi développer des offres de services dans la verticale immobilière comme, par exemple, la garantie loyer impayé, ou la garantie dommages ouvrage.
Quelles sont vos ambitions à l’international ?
En 2022, nous allons nous implanter à l’étranger. Nous attendions d’avoir une taille critique en France et d’être en capacité de déployer la prévoyance. Notre stratégie est de partir avec nos partenaires français à l’étranger, dans des pays limitrophes à la France comme l’Italie, l’Espagne, la Belgique, l’Allemagne, le Portugal ou les Pays-Bas.
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