Crise : Forte hausse des arrêts maladie de longue durée
Le baromètre annuel sur l’absentéisme maladie de Malakoff Humanis révèle une hausse de 33% des arrêts de longue durée en 2020.
Quel a été l’impact du confinement et de la pandémie sur les arrêts de travail ? Le baromètre annuel de Malakoff Humanis indique que les salariés qui se sont vu prescrire un arrêt de travail a baissé (36% contre 46% en 2019) à cause du confinement et du chômage partiel. Seuls 6% des arrêts sont liés au coronavirus. En revanche, les arrêts de plus de 30 jours ont augmenté de 33% par rapport à 2019. La durée moyenne d’un arrêt long atteint 94 jours. La crise Covid-19 a amplifié cette tendance à la hausse des arrêts longs, observée depuis quelques années.
Les arrêts longs représentent 12% des arrêts maladie en 2020, soit trois points de plus qu’en 2019. Cette hausse de 33% renchérit le coût des indemnités journalières complémentaires prises en charge par les régimes prévoyance. L’étude montre que 44% des arrêts longs concernent les salariés de plus de 50 ans, alors qu’ils concernent 32% des salariés de 35 à 49 ans et 24% des salariés de moins de 34 ans. Le phénomène des arrêts longs touche 60% des entreprises interrogées et 83% des entreprises avec plus de 50 salariés.
Les motifs des arrêts longs sont divers : un accident ou un traumatisme (28%), des troubles musculo-squelettiques (19%), ou des troubles psychologiques (14%).
La crise aggrave l'état de santé
Malakoff Humanis considère que la crise aura un impact sur la santé des salariés et les arrêts, à cause du report des soins, de la non-prise en charge de certaines maladies graves pour donner la priorité aux patients atteints de la Covid, ou encore suite à l’augmentation des risques psycho-sociaux.
Par exemple, Malakoff Humanis montre que la part des salariés arrêtés pour maladie grave ou chronique est passée de 20% début 2020 à 11% depuis le déconfinement. Vice-versa, la part des salariés arrêtés pour troubles psychologiques est passée de 9% début 2020 à 18% depuis le déconfinement.
Un dirigeant sur deux se dit préoccupé par son niveau d’absentéisme et 30% pensent que pendant les deux prochaines années les arrêts vont augmenter. Les dirigeants sont pessimistes à cause de la baisse de l’engagement des salariés (selon 52% des dirigeants), de l’augmentation de l’âge moyen des salariés (34%), de la dégradation de leur santé psychologique (26%) et de l’émergence de nouveaux risques (24%).
Interrogés sur la possibilité pour le médecin de prescrire du télétravail à la place d’un arrêt maladie, 75% des dirigeants y sont favorables contre 55% des salariés.
Uniquement 27% des entreprises répondantes ont mis en place une action de prévention contre l’absentéisme. 35% des salariés pensent que la prévention passe par l’évolution de l’organisation de travail et 44% des dirigeants pensent qu’elle passe par l’évolution des pratiques managériales.
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