CTIP : Les institutions de prévoyance retrouvent le sourire en 2021

mardi 14 juin 2022
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INFOGRAPHIES - Les institutions de prévoyance ont surmonté la crise. L’année 2021 a été marquée par le rebond des cotisations et de la rentabilité, malgré les effets du 100% santé.

Le Centre technique des institutions de prévoyance a présenté les résultats 2021 consolidés de toutes les IP. Après une année 2020 en berne sur le plan des cotisations et des prestations, les acteurs paritaires renouent avec la croissance grâce au rebond de l’économie et la hausse de la masse salariale.

Les IP ont collecté 14,1Mds d’euros de cotisations, en hausse de 8,3% par rapport à 2020 et de 4,5% par rapport à 2019. La hausse a été plus marquée sur les activités non vie, qui affichent une progression de 9% et représentent 11,05Mds d’euros de cotisations. Cette évolution de l’activité concerne toutes les garanties. En santé, les cotisations grimpent de 7,7%, en incapacité et invalidité, elles augmentent de 11,1% et sur les garanties décès, elles progressent de 8,8%. Le recul de 0,6% sur la retraite supplémentaire s’explique par la création de nombreux FRPS (fonds de retraite professionnelle supplémentaire). Cela conduit à un transfert de cotisations vers ces structures gérées par le code des assurances.

Du côté des prestations, elles sont également en hausse de 3,5% à 12,8Mds d’euros. Dans le détail, les remboursements progressent surtout en santé (6,4% par rapport à 2020), mais il convient de relativiser cette hausse car la progression entre 2021 et 2019 est de l’ordre de 1,4%.

Les arrêts de travail restent à un haut niveau

Sur les garanties décès, les prestations rebondissent de 4,1%, après une année 2020 très atypique, marquée par une faible mortalité. « Le confinement et le télétravail ont conduit à une baisse de la mortalité, notamment sur les accidents de travail liés aux déplacements professionnels », signale Bertrand Boivin Champeaux, directeur prévoyance et retraite supplémentaire du CTIP.

Sur les arrêts de travail, les prestations restent à un niveau élevé, après avoir subi une augmentation annuelle de 14,5% en 2020. « Nous aurions pu attendre une décrue en 2021, mais la sinistralité sur les arrêts de travail subit encore les effets de la pandémie et reste à un niveau aussi élevé qu’en 2020. Le nombre d’arrêts longs est en hausse et nous observons en plus un phénomène nouveau, à savoir plus d’arrêts de travail sur les salariés de moins de 45 ans », analyse Bertrand Boivin Champeaux.

Le CTIP annonce un taux de redistribution moyen de 86% en santé et un ratio combiné en complémentaire santé de 100,1% en 2021, contre 102,5% en 2020. Comme les autres organismes complémentaires, les institutions de prévoyance ont subi les effets du rattrapage des soins et du 100% santé. L’hôpital et le dentaire sont les postes qui subissent la plus forte augmentation des prestations, de l’ordre de 7,5% et de 22,6% respectivement. Sur ces deux postes, le surcoût pour les IP s'élève à 350 millions d’euros en 2021.

Le coût du 100% santé

La réforme du 100% santé a coûté 293 millions d’euros aux institutions de prévoyance en 2021, dont 42% uniquement sur le dentaire, 1% sur l’optique et 17% sur l’audiologie. Tous paniers confondus, les dépenses en dentaire, optique et audiologie atteignent 1,5Md d’euros. « Les IP ont majoritairement financé le panier 100% santé à hauteur de 70 à 80% », aime à rappeler le CTIP.

Baisse du déficit technique

Concernant le résultat technique, l’activité non-vie reste déficitaire de 154M d’euros, mais en nette amélioration par rapport à 2020 (-604M d’euros). Le niveau de déficit technique est le plus bas depuis une dizaine d’années. En ajoutant les excédents de 249M d’euros de l’activité vie, le résultat net des institutions de prévoyance ressort à 166M d’euros en 2021, soit la meilleure rentabilité depuis 2015.

Le ratio de solvabilité moyen des IP s’élève à 274%, en amélioration de 7 points par rapport à 2020. « La marge de solvabilité est correcte mais n’atteint pas le niveau d’avant crise. Les IP ont dû utiliser une partie des fonds propres pour équilibrer leur activité », signale Bertrand Boivin Champeaux.

L'appel du pied au gouvernement

L’activité des IP est souvent logée au cœur d’un groupe de protection sociale qui peut avoir d’autres activités assurantielles (vie, IARD) ou non-assurantielles. Au niveau des groupes, le chiffre d’affaires combiné atteint 31,3Mds d’euros, en progression de 12,9%. En détail, les activités santé progressent de 7,2%, les activités prévoyance, de 9,0%, la retraite supplémentaire qui représente 3Mds d’euros évolue de 3,6% et les autres assurances représentent 7,5Mds d’euros de cotisations et bondissent de 28,6%.

Sur les plans d’épargne entreprise, le marché de l’assurance a collecté environ 60Mds d’euros en 2021, dont 7Mds concernent le PER obligatoire à destination des entreprises et pour lequel les IP ont collecté 2,9Mds d’euros.

Interrogée sur la mise en place du nouveau gouvernement, Marie-Laure Dreyfuss, déléguée générale du CTIP, commente : « Nous espérons que le nouveau gouvernement sera davantage dans la co-construction. Sur le domaine de la prévention, nous sommes un véritable laboratoire. Nous souhaitons être partie prenante aux côtés du ministère dans une démarche de co-construction. Nous aimerions par ailleurs développer une relation plus proche avec les professionnels de santé. Il y a des pistes à explorer pour renforcer l’efficience ».

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