David Simon : « Nous ne parions pas sur des allègements de Solvabilité 2 »
Membre du comité de direction d'AG2R La Mondiale, en charge des investissements, des finances et des risques, David Simon détaille la politique de gestion d'actifs du groupe de protection sociale dans un univers de taux bas, voire négatifs.
Quelques semaines après l'annonce d'une émission de dette Tier 1 de 500M d'euros, le groupe AG2R La Mondiale faisait le point sur l'adaptation de sa gestion actif/passif dans ce nouveau contexte de taux bas. « Nous avons opéré de manière opportune et nous ne pensions pas avoir accès à des dettes subordonnées de tier 1. Ce qui est certain c'est que ce n'était pas une opération de recapitalisation comme nous avons pu l'entendre. Nous avons échangé de la dette de moins bonne qualité contre de la dette de meilleure qualité », a souligné David Simon.
Parallèlement à cette émission, le groupe poursuit sa politique de désensibilisation de son portefeuille actions « par le jeu de couverture à la baisse. Cette protection a un coût, mais elle nous a permis de gagner 10 points de solvabilité », précise celui qui est membre du comité de direction du groupe de protection sociale. Enfin, toujours dans la perspective de s'adapter aux contraintes de taux bas, le groupe a fait le choix d'ajuster sa politique de PPB. Ces trois opérations ont permis à AG2R La Mondiale de repasser au-dessus de la barre des 200% de ratio de solvabilité.
Ce qui ne change pas pour le groupe, c'est sa volonté de poursuivre ses investissements dans l'immobilier. « Nous allons maintenir 300M d'euros d'investissement bruts par an ». Certes, « la prise en compte de l'immobilier est imprécise dans le cadre de solvabilité » et se matérialise mal sur le ratio facial du groupe, mais « comme nous avons des passifs plus longs, nous sommes bien adossés économiquement avec de l'immobilier, et plus particulièrement de l'immobilier de bureaux », pointe David Simon, qui attend un rendement annuel moyen de 4,4% sur cette classe d'actifs entre 2019 et 2029.
Sur les investissements en actions dont la charge de capital est pour le moment élevée dans le cadre de Solvabilté 2, AG2R La Mondiale affirme ne pas vouloir « parier sur des allègements de la directive qui pourraient intervenir avec la revoyure de 2020 », bien qu'ils soient fortement poussés par Bercy.
Le groupe de protection sociale accepte en revanche une certaine volatilité de son ratio de solvabilité induit par le gap de duration entre ses actifs (8 ans) et son passif (12 ans). « Certains assureurs essaient par tous les moyens de faire coller ces durations. Ça marche bien quand les taux sont positifs, moins quand ils sont négatifs. Mais ce n'est pas notre stratégie », conclut David Simon.
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