Face à la baisse du nombre d’élus syndicaux provoquée par les ordonnances Macron, la Fédération Assurance CFE-CGC veut créer un réseau informel de correspondants de proximité dans chaque entreprise d'assurances. Axa, Generali et Allianz seront pionnières.
Deux ans après la publication des ordonnances Macron, les organisations syndicales continuent à dénoncer la volonté politique de réduire les moyens et le nombre de représentants syndicaux dans les entreprises. « Le fonctionnement du comité social économique est très exigeant et demande à tous les acteurs un investissement beaucoup plus lourd qu’auparavant, du côté syndical comme du côté ressources humaines. Nous avons été contrains à former nos délégués dans un temps record. Les CSE exigent de nos délégués des compétences plus accrues qu’auparavant. Nos délégués ont la tête dans le guidon », explique Joël Mottier, président de la Fédération assurance CFE-CGC.
« Le manque de délégués risque d’être préjudiciable aux syndicats et aux entreprises car les délégués sont très occupés du matin au soir dans les instances et n’ont plus le temps de remonter les inquiétudes du terrain. Notre crainte c’est que le monde syndical se coupe petit à petit de la base », poursuit-il.
Pour remplir ce rôle d'observateur, de capteur social, de prise de température ou encore de prise de pouls de l’état de santé des salariés, sur le plan psychologique et qualité de vie au travail, Joël Mottier a inventé le statut de « correspondant de proximité », à ne pas confondre avec celui de « représentant de proximité ». À la différence de ce dernier, le « correspondant », n’est pas élu.
« Ces correspondants bénévoles ne sont pas reconnus par les ordonnances Macron et nous n’avons pas réussi à les faire reconnaître par l’entreprise. Nous ne pourrons pas leur demander beaucoup de temps ni de revendiquer car ils n'ont pas la protection de l’élu syndical. Ils seront en revanche de précieux relais de communication montants ou descendants. Ils pourront également, dans certaines entreprises, participer aux réunions de concertation, à des commissions de suivi des accords, aux séminaires, aux assemblées générales annuelles et aux réunions régionales », explique Joël Mottier.
Un vivier pour l'avenir
Ce réseau pourrait également être un « vivier pour les mandatures suivantes », reconnaît l’élu syndical. « Mon idée également est de trouver un moyen de remercier les délégués qui sont restés sur le carreau suite à la mise en place des CSE, de trouver un moyen de garder les gens dans l’équipe », avance-t-il.
Axa a déjà recruté 140 correspondants de proximité : 100 salariés commerciaux et 40 salariés administratifs. « Nous avons l’objectif d’atteindre 280 correspondants, soit un ratio de 4 correspondants par représentant syndical », explique Joël Mottier.
Pour l’instant les directions des entreprises sont assez sceptiques. « Notre travail est d’influencer positivement la direction, pour la convaincre de l’utilité de ces réseaux », considère Joël Mottier.
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