Il y a presque un an, la Maif lançait le #Maif Numérique Tour, un dispositif numérique abrité par un imposant camion sillonnant la France et qui propose une classe numérique pour les scolaires et un village numérique pour tous. Nouvelle étape cette année avec l’élaboration d’un observatoire des risques numériques.
La travers la compilation de données - anonymisées ! - collectées grâce à l’outil pédagogique proposé par la mutuelle d'assurance et destiné à apprécier son e-reputation (300.000 visiteurs, 18.000 expériences de réalité virtuelle et 350.000 données statistiques), quelques idées fortes se dégagent. Sur Facebook, il apparaît ainsi que parmi les internautes qui affichent en moyenne 177 amis, 39% avouent ne pas connaître tous leurs amis.
Battant en brèche une idée reçue, l’analyse des horaires auxquels les commentaires sont postés sur les réseaux sociaux montre que l’internaute ne se rue pas sur Facebook au saut du lit, mais attend d’être au bureau pour faire des commentaires - 52% des commentaires sont postés entre 9 et 12 heures ou 14 et 18 heures. 9% des commentaires sont malgré tout faits la nuit. Enfin, les observations montrent que l’adepte des réseaux sociaux est plus amorphe le week-end qu’au boulot.
Les constats en matière de géolocalisation – permise par les smartphones que trois-quarts d’entre nous possèdent, attestent d’un risque : si 58% des personnes interrogées par la Maif l’utilisent pour des trajets à pied, 44% ignorent que l’appli reste active quand on ne l’utilise pas. Parallèlement, 84% des personnes interrogées « prétendent » ne divulguer que très peu d’informations personnelles souligne Maixent Chenebaux, data scientist chez Reputation Squad. « Les comportements sont paradoxaux : nous sommes inquiets côtés pile, et désinvoltes côté face », conclut celui-ci.
En effet Snowden
En matière de données de santé, 2% des personnes interrogées accepteraient de les confier à l’Etat, et 68% à les partager avec leurs médecins et leurs proches. L’inquiétude est partagée, mais ne se ressent pas forcément dans les usages. Selon Carina Chatain, responsable de l’éducation au numérique à la CNIL, « l’affaire Snowden a occasionné une prise de conscience du public sur la capacité des Etats à organiser une surveillance de masse, et l’inquiétude croissante des personnes vis-à-vis de la protection des données personnelles », ajoute-t-elle.
Pour Romain Liberge, en charge de la stratégie digitale du groupe Maif, il y donc a un vrai sujet pour les organisations qui doivent tout faire pour l’acculturation des salariés. « Dans une entreprise, tout le monde manipule des données personnelles », insiste-t-il. Ainsi, la Maif a lancé son Université digitale il y a deux ans et mis en place un MOOC de trois heures que les 7.000 collaborateurs ont suivi. La moitié d’entre eux ont obtenu le certificat numérique de la branche. La démarche numérique est déclinée vers l’extérieur et les sociétaires avec l’observatoire dont les premiers résultats ont été dévoilés. « C’est notre premier pas en faveur d’une démarche de prévention du risque numérique. Cela participe de notre métier », conclut Romain Liberge.
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