En menant la levée de fonds de 7M d’euros de Synapse Medicine, la MASCF boucle son troisième investissement dans des start-up de la e-santé depuis le début d’année. L'assureur spécialiste des professionnels de santé projette d’autres prises de participations.
En aidant Synapse Medicine à lever 7M d’euros (avec l’aide d’XAnge, BNP Paribas Développement, Bpifrance, Nicolas Dessaigne (Algolia) et la région Nouvelle-Aquitaine), la MACSF poursuit ses prises de participation dans des start-up de la e-santé. « Nous n’attendons pas forcément de retour sur investissement. Elles nous permettent d’avoir un poste d’observation sur tous les sujets qui peuvent aider nos sociétaires dans l’exercice médical », indique Stéphane Dessirier, directeur général de la mutuelle d’assurance.
Après Leah (Wellium) et Owkin en début d’année, la MACSF mise donc sur Synapse Medicine (startup spécialisée dans la détection des interactions médicamenteuses via l’IA), l’assureur ayant déjà épaulé une dizaine de jeunes pousses depuis le début de sa démarche dans la e-santé il y a trois ans. « Nous essayons d’intervenir assez tôt dans leur développement et les aidons en phase d’amorçage, le ticket d’investissement moyen est d’une centaine de milliers d’euros aux côtés de fonds partenaires », indique pour sa part Stanislas Subra, responsable des investissements en capital risque à la MACSF. « Nous veillons toujours à ce qu’un médecin soit à l’origine du projet et nous sommes intransigeants quant à l’éthique et la déontologie autour du développement de ces start-up. L’utilité pour nos sociétaires doit primer », ajoute Stéphane Dessirier.
Pré-requis pour s’assurer
Surtout, si plusieurs de ces start-up aident les patriciens au quotidien, leur technologie permet surtout à l’assureur mutualiste d’améliorer sa sinistralité et donc la tarification. « Elle nous aident à sécuriser le risque et à comprendre les nouvelles pratiques médicales et leurs enjeux de responsabilité. C’est notamment le cas pour la télémédecine ou la téléconsultation », lance de son côté Thierry Houselstein, directeur du comité médical du groupe MACSF.
Ainsi, dans une étude menée a posteriori par la mutuelle d’assurance sur des sinistres liés à des erreurs de prescription de médicaments, l’utilisation de Synapse aurait selon elle permis d’éviter 88% de ces erreurs. « A partir de septembre et sur toute une année, nous allons mener une nouvelle étude prospective auprès de nos sociétaires médecins pour savoir comment ils s’approprient l’outil et quels sont ses effets sur la prescription », ajoute Thierry Houselstein.
Selon l'assureur, l'utilisation de ce type d'outils pourrait même devenir un pré-requis indispensable aux praticiens pour s'assurer dans les prochaines années. « Certaines technologies liées aux ECG seront par exemple indispensables aux cardiologues pour qu'ils puissent se couvrir en RC pour la pratique de leur métier », poursuit le directeur du comité médical de la MACSF, qui conclut qu’elle a déjà plusieurs nouvelles cibles en ligne de mire, l’assureur mutualiste.
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