La bataille entre assureurs fait rage dans l'économie collaborative et plus particulièrement dans le partage automobile. Après avoir repris BlaBlaCar à la Maif, Axa récidive en récupérant OuiCar du giron de Generali. Plusieurs raisons justifient ce choix selon Marion Carrette, fondatrice de la plateforme de partage auto.
Pour expliquer ce changement après une année passée avec Generali, Marion Carrette évoque en premier lieu la volontė de s'ouvrir sur le risque pro. Dans les negociations Axa proposait en effet d'intégrer une partie professionnelle dans ses couvertures en assurance. « Désormais nous pourrons ouvrir les locations de véhicules pour usage professionnel », indique Marion Carette. Jusque-là essentiellement utilisés le week-end, les services de OuiCar voient s'ouvrir de nouvelles opportunités sur un volume de locations en semaine plus important.
Troisième raison pour privilégier Axa à Generali, le réseau international. Un point qui avait également conduit BlaBlaCar à quitter la Maif. « Axa possède une bonne implantation à l'international et peut donc facilement nous accompagner sur ce point », relève la directrice générale de Ouicar.
L'appétit grandissant d'Axa pour l'économie collaborative, associé à une image d'assureur misant sur l'innovation a également pesé dans la balance. La collaboration entre les deux acteurs pourrait ainsi déboucher sur des adaptations dans les produits d'assurance auto classiques. Il pourrait par exemple s'agir d'ajuster la prime d'assurance en fonction du nombre de jours durant lesquels le propriétaire du véhicule aura loué son automobile et n'en aura donc pas fait usage. Un data scientist, au sein de OuiCar planche d'ailleurs sur ces synergies.
Enfin, OuiCar revient à son premier fournisseur d'assurances. En 2007, lorsque Zilok voit le jour, l'assureur derrière la location d'objets est Generali. « Nous avons alors constaté que la partie auto rencontrait un franc succès », explique sa fondatrice. L'idée d'ouvrir un service entièrement dédié au partage auto commence à germer, mais Generali se montre plus frileux. Marion Carrette se tourne alors vers Axa qui accepte de couvrir via sa filiale MGARD et OuiCar voit le jour. « A l'époque, il était très difficile de trouver un assureur enclin à nous suivre. Aujourd'hui, les choses sont plus faciles, car nous avons plus de recul sur la sinistralité », indique Marion Carrette. « Et les chiffres sont bons », ajoute-t-elle sans vouloir en dévoiler la teneur.
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