Eiopa : Vers un solva II de l’intelligence artificielle ?
L’Eiopa a publié un rapport dans lequel il présente un cadre de gouvernance, basé sur 6 principes, lié à l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le secteur de l’assurance en Europe.
Le groupe consultatif d'experts en éthique digitale dans l’assurance de l'Eiopa a publié, le 17 juin, un rapport sur l’éthique digitale dans le secteur de l’assurance en Europe. « Il a pour but d’être une boîte à outils utilisée pour saisir les opportunités et faire face aux défis liés à l’utilisation de l’intelligence artificielle », indique le rapport du groupe consultatif d’experts. La publication du rapport fait suite à une proposition de réglementation de l’intelligence artificielle déposée par la Commission européenne en avril 2021.
Selon l’Eiopa, en 2018, 31% des entreprises d’assurance européennes utilisaient l’intelligence artificielle, un nombre qui ne cesse de croître notamment depuis le début de la crise sanitaire. La transformation digitale joue un « rôle pivot » dans l’amélioration des opérations. « Les avantages découlant de l'intelligence artificielle en termes de précision des prédictions, d'automatisation, de nouveaux produits et services ou de réduction des coûts sont remarquables. Toutefois, les parties prenantes sont de plus en plus préoccupées par l'impact de l’utilisation croissante de l'intelligence artificielle et l’impact que cela pourrait avoir sur l'inclusion financière de groupes de classes vulnérables ou sur notre société dans son ensemble », précise le rapport.
6 principes de gouvernance
Le gendarme européen présente dans son rapport 6 principes de gouvernance pour permettre à l’intelligence artificielle « d’être éthique et digne de confiance dans le secteur européen de l’assurance ».
Le premier principe est celui de proportionnalité, incitant les assureurs à mettre en place des mesures éthiques vis-à-vis de l’utilisation de l’intelligence artificielle au sein des compagnies. Vient ensuite, le principe d’équité et de non-discrimination. Dans un troisième point, le groupe consultatif d’experts encourage les assureurs à analyser l’impact de l’intelligence artificielle sur leurs employés et à fournir les formations nécessaires. Le cadre de gouvernance incite également à une plus grande transparence et clarté des données utilisées dans un modèle d’intelligence artificielle. L’enregistrement de données liées à l’utilisation de l’IA devrait être enregistrées et archivées. Enfin, le principe de performance et de résistance insiste sur le déploiement d’infrastructures informatiques résilientes et sécurisées pour notamment protéger les compagnies et leurs données contre les cyber-attaques.
L’assurance, pas encore considérée à « haut risque »
« Plus l'impact de l’utilisation de l'intelligence artificielle est élevé, plus la nécessité d’un cadre de gouvernance est fort », indique le rapport. Depuis 2018, l’Union européenne multiplie les actions visant à clarifier et à améliorer les capacités de l’UE en matière d’intelligence artificielle. La Commission européenne a notamment déposé en avril dernier, une proposition de réglementation de l’IA qui sera prochainement discutée par le Parlement et le Conseil européen. Cependant, seuls les secteurs à « haut risque » devront se conformer aux exigences de la proposition législative, ce qui n’est pas le cas de l’assurance.
Conscient de la vitesse à laquelle la technologie évolue, « il est prévu que les principes de gouvernance de l'intelligence artificielle proposés dans ce rapport soient revus dans les années à venir », a conclu le groupe d’éthique digitale de l’Eiopa.
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