Elisabeth Borne : "Les mutuelles ont des marges de manœuvre"
Elisabeth Borne, la Première ministre, relativise les inquiétudes des mutuelles sur le surcoût de l'extension du 100% santé.
La Première ministre était l’invitée de l’Association de journalistes de l’information sociale (AJIS) ce jeudi matin. Interrogée sur l’éventuel surcoût occasionné par l’extension du 100% santé, Elisabeth Borne a relativisé l’impact pour les organismes complémentaires. « Je ne suis pas sûre que la situation financière des mutuelles soit affolante. Elles ont des marges de manœuvre pour mettre en place le 100% santé sans augmentation de coût pour les bénéficiaires », a-t-elle répondu.
"Ne pas hurler avant d'avoir mal"
Dans sa première phase, la réforme du 100% santé a supprimé le reste à charge sur une sélection de lunettes, d'aides auditives et de prothèses dentaires. En 2019, le gouvernement avait estimé à 170M d'euros l'impact financier de la réforme pour les ocam. Aujourd'hui, les OCAM évoquent un coût de 1,3Md d'euros, qui s'est traduit par une augmentation de 5% sur les tarifs des organismes complémentaires. La Première ministre n'a pas souhaité entrer dans un débat sur ces chiffres.
François Braun a annoncé le 19 avril l’extension du 100% santé dès 2024 aux fauteuils roulants pour les personnes en situation d’handicap et aux prothèses capillaires pour les malades de cancer. Reste à préciser le type d’équipements concernés, leur prix et la répartition des remboursements entre l’Assurance maladie et les organismes complémentaires. Marie-Laure Dreyfuss, délégué générale du CTIP, exprimait dans nos colonnes ses inquiétudes sur l’impact financier de cette extension. Interrogée sur ces craintes, Elisabeth Borne à invité les mutuelles « à ne pas hurler avant d’avoir mal ». Elle a souligné l’intérêt social d'un remboursement intégral des fauteuils roulants qui sera en partie financé par la prestation de compensation du handicap (PCH). « Les mutuelles vont avoir leur rôle à jouer sur cette prise en charge », a déclaré la cheffe du gouvernement.
Réouverture des négociations avec les médecins libéraux
La Première ministre a également commenté l’échec des négociations entre les médecins libéraux et l’Assurance maladie dans le cadre de la convention médicale. « Le règlement arbitral ne plaît forcément ni à l’une ni à l’autre des parties. Je souhaite que les discussions puissent reprendre. Le règlement n’a pas vocation à s’éterniser », a dit Elisabeth Borne, sans préciser la date. Alors que le ministère annonce une ouverture des négociations après l’été, les organisations syndicales demandent dans un communiqué l’ouverture avant l’été.
PSC des fonctionnaires
La Première ministre a également été interrogée sur le calendrier de la réforme de la protection sociale complémentaire des fonctionnaires qui doit entrer en vigueur en 2024 pour la fonction publique d’Etat et d’ici 2026 pour les autres versants de la fonction publique. Elle a répondu que « quand on s’engage sur un calendrier, on fait en sorte de le respecter ». Le dossier de presse sur les priorités du gouvernement présenté par Elisabeth Borne le 26 avril consacre une phrase à la PSC de la fonction publique : « L’objectif sera de permettre le déploiement d’accords collectifs de couverture santé à partir de 2024, et d’engager les négociations sur la prévoyance », selon le document.
Réforme des retraites et invalidité
La Première ministre a également commenté la réforme des retraites, adoptée sans vote, grâce au dispositif 49.3. « Les personnes en situation d’invalidité pourront continuer à partir à la retraite à 62 ans. C’est une des mesures les plus coûteuses de la réforme des retraites. Ne pas décaler l’âge de départ à la retraite pour les personnes en invalidité représente un coût de 3Mds d’euros par an », a précisé la cheffe du gouvernement.
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