Elisabeth Chabot : "La MMJ a su fidéliser les agents du ministère de la Justice"

INTERVIEW - Elisabeth Chabot, présidente de la Mutuelle des métiers de la justice (MMJ) explique comment la MMJ se prépare pour la mise en œuvre de la réforme de la PSC.

L’ACPR vient de donner son feu vert à l’adhésion de la MMJ à l’UMG Aésio Macif. Quelle est votre stratégie pour répondre aux appels d’offre à venir, dans le cadre de la réforme de la PSC ?

Il est important de préciser qu’en décembre 2022 l’ACPR a autorisé notre départ d’AG2R la Mondiale sans réserve. L’orientation votée par le conseil d’administration de la mutuelle était dès le début de trouver un nouveau groupe prudentiel pour s’y adosser. Depuis le 1er janvier 2023, nous sommes membres de l’UMG Aésio Macif au sein de laquelle je suis administratrice. Et nous avons également intégré l’UGM AESIO fonctions publiques.

Sur quels ministères souhaitez-vous vous positionner dans le cadre de la réforme de la PSC à venir ?

La MMJ souhaite répondre à l’appel d’offres du ministère de la Justice. Concernant notre position envers les autres ministères, nous examinerons la situation au cas par cas. La déclinaison opérationnelle de la réforme de la PSC est encore confuse aujourd’hui. Sur la prévoyance, les négociations n’ont pas avancé. Comme nous l’avons dit à maintes reprises, nous savons d’ores et déjà que cette réforme est faite pour introduire les compagnies d’assurance dans le marché et que celle-ci ne se fera pas vraiment au bénéfice des agents publics.

Quelles sont les prochaines échéances, dans le cadre de la réforme ?

Le référencement du ministère de la Justice court jusqu’à fin 2024. En 2023, il est possible que l’appel d’offres et les cahiers des charges soient publiés, mais cela peut prendre du temps. Le ministère de l’Intérieur était censé mettre en place une couverture santé obligatoire dès 2023 mais pour l’instant, rien n’est mis en place. Nous restons attentifs à toutes les opportunités en lien avec notre écosystème.

Avez-vous défini une stratégie commune sur la PSC au sein du pôle fonctions publiques d’Aésio mutuelle ?

Ce sont des choses sur lesquelles nous travaillons bien évidemment. Nous avons constitué un groupe de travail réunissant les directeurs des mutuelles de l’UGM. La stratégie est donc en cours de définition.

Le périmètre du pôle fonction publiques est-il stabilisé ou bien d’autres mutuelles vont le rejoindre ?

C’est un sujet qui appartient au président d’Aésio mutuelle et sur lequel je n’ai pas d’information à communiquer.

Comment la MMJ se prépare à l’arrivée de la PSC ?

Nous avons défini et voté un plan stratégique et travaillé sur nos offres ainsi que sur nos coûts. Comme d’autres acteurs du marché, nous avons mis en place un plan de départ volontaire. Sur un effectif de plus de 100 collaborateurs, plus d’une vingtaine de postes se libèrent progressivement d’ici juin 2023. Ce départ s’est fait dans les meilleures conditions possibles pour les collaborateurs en cohérence avec les valeurs de notre mutuelle.

Faut-il craindre sur la situation financière d’Aésio mutuelle?

Nous sommes très satisfaits du partenariat avec d’Aésio mutuelle, avec qui nous partageons les mêmes valeurs. Lors des discussions, son président, Patrick Brothier a été transparent sur le plan de redressement à venir. Aésio mutuelle est robuste, et son appartenance à Aéma Groupe renforce la solidité financière de l’ensemble.

Comment la MMJ a-t-elle survécu, après avoir perdu le référencement de 2017, remporté par la mutuelle Intériale ?

La MMJ a su fidéliser les agents du ministère de la Justice. Nous couvrons 70% des agents actifs et la majorité des retraités. Nous sommes la mutuelle affinitaire et reconnue en tant que telle. Notre courbe des âges très cohérente est relativement stable, même si elle va être amenée à évoluer dans les prochaines années.

Le partenariat avec le groupe Aéma remet-il en question votre accord de distribution en assurance dommages avec la Maif ?

Aésio mutuelle a très bien accueilli la MMJ dans le respect de ses spécificités sans remise en cause de nos partenariats historiques. Nous avons plusieurs partenariats en cours et travaillons en bonne intelligence avec ces différents acteurs.