La Maif a signé un accord d’entreprise visant à favoriser la mobilité professionnelle de ses collaborateurs. Un projet pilote prévoit la création de 80 postes de classe 4 dans les filières distribution et sinistres.
Le 13 juillet dernier, la Maif a signé l’accord sur la classification et la rémunération, baptisée « reconnaissance mutuelle ». Le texte a été signé par 4 de ses 6 organisations syndicales (la CAT, la CFDT, la CFE-CGC et l’Unsa). En revanche, la CGT et FO n’ont pas signé le texte auquel nous avons eu accès. "C'est un accord qui s'inscrit dans la continuité de l'accord classification et rémunération précédent. Il n'est pas révolutionnaire mais offre notamment plus de place aux augmentations individuelles", souligne Frédéric Duflos, délégué syndical de la CFDT Maif.
L’accord qui entre en vigueur à partir de 2022 a pour principal objectif d’inciter les collaborateurs à changer de poste au sein de l’entreprise. La direction fait le constat que « malgré́ l’existence de plusieurs dispositifs d’accompagnement, la culture de la mobilité́ n’est pas encore installée et reste encore principalement verticale ».
Le texte justifie la démarche « parce que dans un contexte Maif où les carrières sont longues, il est essentiel de garantir des sources de motivation et d’engagement tout au long de la vie professionnelle ». L’idée est également de « développer l’employabilité des collaborateurs ».
Augmentation en cas de mobilité horizontale
La Maif propose donc de récompenser les salariés qui acceptent de changer de fonction ou de région. Le changement de poste relevant de la même classe se traduit ainsi par une augmentation de 5% de la rémunération annuelle minimale de sa classe et de 7% en cas d’ascension à la une fonction de manager. L’entreprise offre également une prime de mobilité géographique pour les salariés qui ont plus de 45 minutes de temps de trajet qui choisissent de déménager dans le cadre d’un changement de poste : 500€ bruts si la salarié a entre 1 et 3 ans d’ancienneté ; 2.000 euros bruts si le salarié a plus de 3 ans d’ancienneté.
La Maif souhaite également faire monter en compétence ses collaborateurs. La mutuelle d’assurance s’engage à verser « une aide au financement de la formation professionnelle diplômante des salariés demandeurs » via un dispositif d’abondement du Compte Personnel de Formation (CPF) du salarié (1500 euros dans le cadre d’une validation d’acquis de compétences et 3500 euros hors VAE).
80 nouveaux postes de classe 4
Par ailleurs, la Maif lance un pilote afin d’étudier la création de nouvelles fonctions de classe 4 au sein des filières distribution et sinistres. Aujourd'hui, 3.500 des 8.500 collaborateurs de la Maif appartiennent à la classe 3. Le projet d’une durée d’un an a pour vocation de favoriser la promotion interne. L’entreprise ouvrira au recrutement interne 60 postes au sein de la filière distribution et 20 postes au sein de la filière sinistres. Si le projet est concluant, l'idée est de monter à 200 et 300 postes de classe 4 dans les prochaines années.
Plus de place aux augmentations individuelles
La deuxième partie de l’accord concerne les dispositifs de reconnaissance financiers. Jusqu'à présent, les augmentations à la Maif étaient principalement collectives, en fonction de l'ancienneté et du résultat. Uniquement un tiers des collaborateurs non managers pouvaient bénéficier d'une augmentation individuelle. Le nouvel accord prévoit que, dans le cadre des négociations annuelles obligatoires (NAO), la moitié de l’enveloppe relève des augmentations collectives et l’autre moitié, des augmentations individuelles. Le manager pourra distribuer cette enveloppe au sein de son équipe en fonction des performances individuelles.
Les salariés de la Maif disposent par ailleurs d’autres avantages sociaux comme une prime d’aide au logement ou une prime de vacances, qu’ils peuvent transformer sous forme de CESU ou d’épargne salariale, abondée par l’entreprise. Par exemple, un salarié qui décide de transformer sa prime vacances de 1.350 euros net en plan d'épargne entreprise bénéficiera en plus de 600 euros d'abondement de l'entreprise.
Favoriser le mécénat de compétences
Le dernier chapitre de l’accord s’adresse aux salariés seniors en fin de carrière. L’entreprise propose un dispositif de retraite progressive à 40%, 60% ou 80% à partir de 60 ans. Les salariés en fin de carrière sont également encouragés à faire du mécénat de compétences auprès des associations. Dans le cadre de son statut d'entreprise à mission, les salariés de Maif peuvent alors bénéficier d’une dispense d’activité rémunérée. S'ils s'engagent à aider une association un jour par semaine, ils bénéficient de 4 points de bonus de salaire (en cas de 2 jours par semaine, ils bénéficient de 8 points).
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