Le baromètre prospectif de l’évolution des métiers et des compétences de l’assurance anticipe une baisse du turnover et une contraction des embauches d’ici 2025.
En 2019, les effectifs de la branche de l’assurance sont restés stables, autour de 147.600 collaborateurs. Ils ont progressé de 0,1% en un an, selon les estimations de l’Observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance. Le marché de l’emploi est resté dynamique, avec 10,5% de nouveaux entrants, soit 15.500 embauches. Les recrutements des alternants ont représenté 23,8% des embauches, soit 3.690 personnes.
La crise économique provoquée par la Covid-19 risque de casser cette dynamique sur l'emploi du secteur. « Le scénario le plus probable pour 2020-2025 est celui d’une baisse du turnover, la contraction des embauches et la nécessité d’une gestion toujours active de la mobilité interne. Après une décennie de résistance des effectifs, l’entrée dans une période de tension sur l’emploi est à craindre, indépendamment de celles qui pourront se poursuivre sur certains métiers », signale l’observatoire dans son baromètre prospectif.
Les leçons de la crise de 2008
A titre de comparaison, la crise financière de 2008 avait provoqué un décrochage des embauches et un recul encore plus important des sorties (démission, mise ou départ à la retraite ou licenciement). Les recrutements en CDI avaient diminué de 24% et sont restés faibles pendant trois ans. Le recours aux CDD en revanche avait augmenté de 17% et celui aux contrats en alternance de 13%.
La crise, un accélérateur de la transformation. digitale
Le baromètre signale que le déploiement des outils numériques a amorti l’impact de la crise sur le secteur. « Ce test grandeur réelle révèlera à chacun points forts, retards et faiblesses dans sa révolution numérique. Fort de ces enseignements, la crise sanitaire devrait produire, dans l’assurance comme ailleurs, une nouvelle accélération de la transformation digitale », indique le texte.
Le télétravail pour tous va-t-il perdurer ?
Avant la crise, le taux de collaborateurs qui télétravaillaient était de 16,7%, pour une durée moyenne de 40,3 jours par an, avec des différences notables selon le statut et le métier. Ainsi, 25,1% des cadres télétravaillaient, contre 7,2% des non cadres. Les métiers de l’organisation et qualité, des systèmes d’information et des ressources humaines présentaient un taux de télétravailleurs plus élevé que les métiers du contrôle technique, de la logistique ou de la distribution et développement commercial. La crise sanitaire a mis tous les salariés sur un pied d’égalité. Le télétravail pour tous les salariés va-t-il perdurer au sein des entreprises après la crise ? « Des habitudes auront été challengées, des compétences se seront développées, des fragilités chroniques auront aussi été rendues manifestes, qui rendront difficile un simple retour en arrière », signale le baromètre.
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